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Pour des Ressources plus HUMAINES Alain Gavand
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🌈 JUIN 2024 🔮 MOIS DES FIERTES LGBT+ : FAITES LE QUIZ ! 11 Jun 2024 4:56 AM (10 months ago)

AdobeStock_741791008🌈 Juin 2024 🔮 Mois des fiertĂ©s LGBT+ 🔮 LGBT+ Pride Month
Faites le quiz que j’ai conçu pour vous !

Et diffusez-le largement dans votre réseau tout au long du mois de juin...
Durée : 5 minutes (10 questions...)

Pour accéder au quiz : ici


✅ Quelle est l'origine du mois des fiertĂ©s ❓
✅ Que signifie prĂ©cisĂ©ment l’acronyme LGBT+❓
✅ Y a-t-il 1,38 milliard de LGBT+ dans le monde ❓
✅ Combien sont visibles au travail❓
✅ Quels sont les chiffres clĂ©s en France et dans le monde❓
✅ Quelles sanctions en cas de LGBTphobie❓

Et surtout, validez bien votre questionnaire aprĂšs avoir pris connaissance de votre score (note maximum de 30 points pour 30 jours au cours du mois de juin) afin de dĂ©couvrir les rĂ©ponses exactes et les commentaires, ainsi que les sources des enquĂȘtes, notamment de L'Autre Cercle, Ifop, Ipsos et ILGA World

 

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đŸ‡«đŸ‡· RECRUTEMENT : LA CNIL RAPPELLE L'INTERDICTION DE COLLECTER CERTAINES DONNEES PERSONNELLES DES CANDIDATS 28 May 2024 7:15 AM (10 months ago)

AdobeStock_450076437Dans un communiquĂ© du 25 avril 2024, dans le cadre d’une plainte Ă  l’encontre d’une sociĂ©tĂ© qui collectait de nombreuses donnĂ©es personnelles de candidats Ă  l’embauche, la CNIL rappelle que le recruteur ne peut collecter que les donnĂ©es prĂ©sentant « un lien direct et nĂ©cessaire avec l’emploi proposĂ© ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles » (Article L. 1221-6 du Code du travail).

 

Les exigences du principe de minimisation lors du recrutement d’un salariĂ©

La CNIL avait Ă©tĂ© saisie d’une plainte Ă  l’encontre d’une sociĂ©tĂ© qui collectait de nombreuses donnĂ©es personnelles de candidats Ă  l’embauche, telles que le lieu de naissance, la nationalitĂ©, la situation de famille, (s’ils Ă©taient en couple, les nom et prĂ©nom de leur conjoint, leur date et lieu de naissance, leur profession, le nombre d’enfants et leur Ăąge), ainsi que l’ensemble des salaires perçus dans les entreprises prĂ©cĂ©dentes (salaire brut annuel global dont variable).

Or, cette collecte est contraire au principe de minimisation qui impose au responsable de traitement de traiter des informations limitĂ©es Ă  ce qui est nĂ©cessaire Ă  la rĂ©alisation des objectifs poursuivis. Les entreprises doivent se conformer Ă  cette exigence du principe de minimisation lors du recrutement d’un salariĂ©. La sociĂ©tĂ© s’étant conformĂ©e Ă  cette mise en demeure, la prĂ©sidente de la CNIL a clĂŽturĂ© la procĂ©dure de mise en demeure Ă  son encontre.

La prĂ©sidente de la CNIL a clairement explicitĂ©, dans ce contexte Ă  la sociĂ©tĂ© que, dans le cadre d’un recrutement, les informations qu’il n’est pas justifiĂ© de collecter auprĂšs d’un candidat Ă  un emploi :

En recrutement, le seul objectif des informations demandées : valider ou non une candidature...

Par ailleurs, la CNIL rappelle que le recruteur ne doit procĂ©der Ă  aucune discrimination illicite des candidats. Par exemple, une personne ne peut ĂȘtre Ă©cartĂ©e d'une procĂ©dure de recrutement en raison de son Ăąge ou encore de sa situation de famille (Article L. 1132-1 du Code du travail). Les informations demandĂ©es doivent permettre d’identifier le candidat le plus adaptĂ© au poste Ă  pourvoir, de vĂ©rifier ses compĂ©tences (les connaissances, le savoir-faire et le savoir-ĂȘtre) et les qualifications requises pour le poste concernĂ© (diplĂŽmes, titres et expĂ©riences). Elles doivent avoir pour seul objectif de pouvoir valider ou non une candidature.

Certaines informations ne peuvent ĂȘtre collectĂ©es qu’au stade de l’embauche (et non Ă  l'Ă©tape du process de recrutement)

Ce n’est qu’au stade de l’embauche, c’est-Ă -dire une fois qu’une candidature a Ă©tĂ© dĂ©finitivement retenue, que l’employeur pourra collecter des donnĂ©es supplĂ©mentaires (Ă©tat civil complet, comprenant notamment la date et le lieu de naissance, l’adresse postale, le numĂ©ro de sĂ©curitĂ© sociale, les copies des justificatifs, etc.). En effet, seules les donnĂ©es des candidats retenus sont nĂ©cessaires pour l’accomplissement des formalitĂ©s obligatoires de l’employeur (dĂ©claration prĂ©alable Ă  l’embauche, dĂ©claration sociale nominative, etc.).

Ces éléments ne sont pas nouveaux, mais il est toujours utile de les rappeler...Et pour aller plus loin, je vous recommande le guide du recrutement de la CNIL, publié en janvier 2023 et bien sûr le rÚglement général sur la  protection des données - RGPD (notamment l'article 5 - Principes relatifs au traitement des données à caractÚre personnel).

Dix-huit ans aprÚs la création de l'association A Compétence Egale, dont je suis l'un des fondateurs et que j'ai eu l'honneur de présider durant cinq années, je me souviens des débats que nous avions sur tous ces thÚmes, notamment lors de la rédaction du Guide "Comment recruter sans discriminer", avec Stéphanie Lecerf et avec la Halde (aujourd'hui Le Défenseur des droits). En 2024, un recruteur ne peut plus ignorer ces exigences...

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đŸ‡«đŸ‡· Y A-t-IL DISCRIMINATION, A TRAVAIL EGAL, MEME POUR UNE DIFFERENCE DE 10 CENTIMES ? 27 May 2024 7:06 AM (10 months ago)

 
Cour-de-cassation-batimentLa rĂ©ponse est oui...En effet, dans une affaire jugĂ©e le 14 fĂ©vrier dernier par la Cour de cassation (Cass. soc. n°22-10.513), la juridiction suprĂȘme a estimĂ© que, faute de justifier la diffĂ©rence de traitement par des Ă©lĂ©ments objectifs Ă©trangers Ă  toute discrimination, l’employeur doit ĂȘtre condamnĂ© Ă  verser des dommages intĂ©rĂȘts
quand bien mĂȘme cette diffĂ©rence serait minime et de 10 centimes par heure entre un travailleur handicapĂ© et un autre salariĂ© et qui exerçait le mĂȘme travail.

L’affaire concerne un salariĂ© reconnu travailleur handicapĂ©, engagĂ© en qualitĂ© d'aide bobineur en 2005, par la sociĂ©tĂ© Papeteries de Clairefontaine et licenciĂ© en novembre 2016 pour motif disciplinaire.  Ce dernier a saisi la juridiction prud'homale de diverses demandes au titre de l'exĂ©cution et de la rupture de son contrat de travail. Le salariĂ© invoquait une discrimination salariale fondĂ©e sur sa situation de travailleur handicapĂ©, constatant que sa rĂ©munĂ©ration Ă©tait infĂ©rieure Ă  celle de son collĂšgue de travail accomplissant le mĂȘme travail et dont la rĂ©munĂ©ration Ă©tait supĂ©rieure de 10 centimes par heure.

La cour d'appel de Nancy dans un arrĂȘt du 18 novembre 2021 a estimĂ© que l'employeur ne dĂ©montrait pas que cette diffĂ©rence de traitement Ă©tait justifiĂ©e par des Ă©lĂ©ments Ă©trangers Ă  toute #discrimination en raison du #handicap et a condamnĂ© l’employeur Ă  verser des dommages et intĂ©rĂȘts pour discrimination salariale.

La Cour de cassation a rejetĂ© le pourvoi et a condamnĂ© la sociĂ©tĂ© Papeteries de Clairefontaine aux dĂ©pens ainsi qu’à la somme de 3 000 € au titre des frais exposĂ©s et non compris dans les dĂ©pens.

Dans mon dernier article, je commentais la directive europĂ©enne 2023/970 du 10 mai 2023 qui vise Ă  renforcer l’application du principe de l’égalitĂ© des rĂ©munĂ©rations entre les femmes et les hommes, Ă  travail Ă©gal par la transparence des rĂ©munĂ©rations, mais dont la portĂ©e est plus large que la seule Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes. J'alertais sur la nĂ©cessitĂ© pour les directions d’entreprises d'accĂ©lĂ©rer leur prĂ©paration Ă  ces obligations dans un calendrier aussi proche (la directive doit ĂȘtre transposĂ©e en droit interne au plus tard en juin 2026 et devrait l'ĂȘtre probablement en France l'an prochain). Cette directive imposera la transparence des rĂ©munĂ©rations Ă  l’embauche, ainsi que la mise Ă  disposition des critĂšres utilisĂ©s pour dĂ©terminer la rĂ©munĂ©ration, les niveaux de rĂ©munĂ©ration et la progression des rĂ©munĂ©rations. Comme c’est le cas dĂ©jĂ  en cas de discrimination en gĂ©nĂ©ral, la directive confirme le principe du renversement de la charge de la preuve. Il incombera donc au dĂ©fendeur, dĂšs lors qu’il existe des faits laissant prĂ©sumer l’existence d’une discrimination directe ou indirecte, de prouver qu’il n’y a pas eu de discrimination en matiĂšre de rĂ©munĂ©ration. C'est d'ailleurs l'un des arguments de l'arrĂȘt de la Cour de cassation.

L'Association Française des Managers de la Diversité (AFMD) Charte de la diversité DILCRAH Le Défenseur des droits Aurore Bergé Catherine Vautrin#handicap #diversité

 

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🌈J-1🔮17 MAI 2024 🔮JOURNEE CONTRE L'HOMOPHOBIE, LA LESBOPHOBIE, LA TRANSPHOBIE ET LA BIPHOBIE : LE QUIZ 16 May 2024 1:26 AM (10 months ago)

AdobeStock_600078400 V2🌈J-1🔮17 mai 2024 🔮JournĂ©e contre l'homophobie, la lesbophobie, la transphobie et la biphobie :
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Durée : 5 minutes (9 questions...)


Pour accéder au quiz : ici

 

✅ Quelle est l'origine de cette journĂ©e❓
✅ Quel en est le thùme en 2024❓
✅ Y a-t-il 6,8 millions de LGBT+ en France❓
✅ Combien sont visibles au travail❓
✅ Quels sont les chiffres clĂ©s de la LGBTphobie❓
✅ Quelles sanctions en cas de LGBTphobie❓

Et surtout, validez bien votre questionnaire aprĂšs avoir pris connaissance de votre score (note maximum de 17 points pour un 17 mai...) afin de dĂ©couvrir les rĂ©ponses exactes et les commentaires, ainsi que les sources des enquĂȘtes, notamment de L'Autre Cercle, D'IFOP, d'IPSOS et d'ILGA Europe

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đŸ‡ȘđŸ‡ș DIRECTIVE EUROPEENNE POUR L’EGALITE DES REMUNERATIONS ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES : LES ENTREPRISES SONT-ELLES PRETES A LA TRANSPARENCE ? 13 May 2024 1:37 AM (11 months ago)

Pexels-cottonbro-3943746Rien n'est moins sĂ»r...En prĂ©ambule, rappelons que l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes est loin de progresser aussi rapidement que nous le souhaiterions
 Au rythme oĂč vont les choses, il faudra 169 ans pour atteindre la paritĂ© Ă©conomique dans le monde, selon le rapport du World Economic Forum en 2023
 (1) L’écart de rĂ©munĂ©ration s’élĂšve Ă  20% Ă  l’échelle mondiale et en Europe Ă  13 %. En France, le revenu salarial moyen des femmes est infĂ©rieur de 24 % Ă  celui des hommes dans le secteur privĂ©.

Cette directive europĂ©enne 2023/970 du 10 mai 2023 est donc la bienvenue ! (2). Elle vise Ă  renforcer l’application du principe de l’égalitĂ© des rĂ©munĂ©rations entre les femmes et les hommes, Ă  travail Ă©gal par la transparence des rĂ©munĂ©rations. A travail Ă©gal
mais Ă©galement pour un travail de mĂȘme valeur ; ce point constituant sans nul doute une avancĂ©e d’une trĂšs grande portĂ©e et que peu d’observateurs ont pointĂ© du doigt. PubliĂ©e il y a bientĂŽt un an, la directive doit ĂȘtre transposĂ©e en droit interne au plus tard le 7 juin 2026. Elle s’inscrit dans un courant mondial, avec des progrĂšs notables outre-Atlantique. Et ce n’est pas un hasard. L’ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (OIT) constate un regain d’intĂ©rĂȘt pour la lutte contre l’écart salarial entre les sexes, car les effets de la pandĂ©mie de COVID-19 se sont fait sentir diffĂ©remment sur les hommes et sur les femmes, ces derniĂšres travaillant en plus grand nombre dans les secteurs les plus durement touchĂ©s et dĂ©pendant de l’emploi informel. L’organisation vient d’ailleurs de publier un document qui propose une cartographie dĂ©taillĂ©e des lĂ©gislations en vigueur en matiĂšre d’égalitĂ© des salaires dans les pays du monde entier et qui confirme cette tendance. (3)

Les mesures prĂ©vues dans la directive vont bien au-delĂ  de l’Index de l’égalitĂ© professionnelle en France. Si cet index dit « PĂ©nicaud », du nom de la ministre du Travail, Ă  l’origine du dispositif crĂ©Ă© en 2019, constituait dĂ©jĂ  une avancĂ©e sur ce thĂšme et sera prochainement rĂ©formĂ©, il se limite Ă  seulement cinq indicateurs relativement imprĂ©cis et comprend des « erreurs de mĂ©thodes », selon la Cour des comptes. La directive europĂ©enne sera un progrĂšs de plus pour la transparence salariale, laquelle est sans conteste un outil majeur pour atteindre l’égalitĂ© de rĂ©munĂ©ration et pour faciliter la nĂ©gociation salariale. Un exercice oĂč les femmes ne sont pas Ă  armes Ă©gales. Ainsi, une Ă©tude amĂ©ricaine d’Indeed en dĂ©cembre 2020 montrait que 41% des femmes dĂ©claraient ĂȘtre trĂšs ou assez mal Ă  l'aise dans cet exercice, contre seulement 21 % des hommes. (4)

Des inĂ©galitĂ©s malgrĂ© des dĂ©cennies d’engagement sur le plan europĂ©en

Cette directive fait suite Ă  de nombreux textes majeurs pour davantage d’égalitĂ© pour les femmes, tels que la convention des Nations unies de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination Ă  l’égard des femmes, le traitĂ© sur l’Union europĂ©enne qui consacre le droit Ă  l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes, la Charte des droits fondamentaux de l’Union europĂ©enne, la Directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 ou encore la Directive 2006/54/CE relative Ă  la mise en Ɠuvre du principe de l'Ă©galitĂ© des chances et de l'Ă©galitĂ© de traitement entre hommes et femmes en matiĂšre d'emploi et de travail 
Des textes qui n’ont pourtant pas permis d’atteindre cette Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes


Une jurisprudence française récente en faveur de la transparence salariale

Cette directive europĂ©enne arrive juste aprĂšs un arrĂȘt rĂ©cent en France de la Cour de cassation du 8 mars 2023, selon laquelle les femmes peuvent exiger de leur entreprise qu’elle fournisse la fiche de paie des collĂšgues masculins occupant des postes de niveau comparable au leur. Pour la Cour de cassation, cette communication est indispensable Ă  l'exercice du droit Ă  la preuve et est proportionnĂ©e au but poursuivi, c’est-Ă -dire « Ă  la dĂ©fense de l'intĂ©rĂȘt lĂ©gitime de la salariĂ©e Ă  l'Ă©galitĂ© de traitement entre hommes et femmes en matiĂšre d'emploi et de travail ». (5). L’évolution de la jurisprudence française traduit bien l’évolution de notre sociĂ©tĂ© et le refus de l’opacitĂ© des politiques de rĂ©munĂ©ration.

Une rĂ©volution dans un pays oĂč le salaire est un tabou

L’esprit de cette directive constitue une rĂ©volution, dans un pays comme la France oĂč la rĂ©munĂ©ration demeure encore trop souvent un tabou. Et ce n’est pas avec ses collĂšgues, que l’information sera accessible puisque plus de la moitiĂ© des salariĂ©s ne parlent pas de leur salaire avec eux, selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par Robert Half en 2024 (6). La solution serait donc que ces informations soient accessibles par le biais de la ligne managĂ©riale ou de la direction des ressources humaines de l’entreprise. C’est pourtant rarement le cas. Pour les employĂ©s, il est donc difficile de savoir s’ils sont rĂ©munĂ©rĂ©s Ă  leur juste valeur, sans connaĂźtre les rĂšgles et surtout les comparatifs par rapport Ă  leurs collĂšgues. Qui plus est, lorsqu’il est question d’identifier une discrimination Ă  l’encontre des femmes.

Cette discrimination est bien rĂ©elle. Rappelons, qu’en France, le revenu salarial moyen des femmes est infĂ©rieur de 24 % Ă  celui des hommes dans le secteur privĂ©. En Ă©quivalent temps plein, le salaire moyen des femmes est infĂ©rieur de 15 %. A poste comparable, Ă  savoir, pour une mĂȘme profession exercĂ©e chez le mĂȘme employeur, l’écart de salaire est de 4 %. La situation est particuliĂšrement dĂ©favorable en haut de l’échelle des rĂ©munĂ©rations, puisque les femmes ne reprĂ©sentent que 22,8 % des 1 % des salariĂ©s les mieux rĂ©munĂ©rĂ©s. (EnquĂȘte Insee 7)

Et en Europe ? Dans la directive de 2023, il est rappelĂ© que l’écart de rĂ©munĂ©ration entre les femmes et les hommes dans l’Union persiste et s’élĂšve Ă  13 % en 2020, avec des variations importantes entre les États membres.  Pire encore, il n’a que trĂšs peu diminuĂ© au cours des dix derniĂšres annĂ©es.

L’une des avancĂ©es majeures de la directive : la transparence des rĂ©munĂ©rations Ă  l’embauche

C’est bien Ă  l’embauche que tout commence et bien souvent, il est trĂšs difficile de rattraper le retard pour une femme dont la rĂ©munĂ©ration est mal Ă©valuĂ©e au dĂ©but de sa carriĂšre, y compris en cas de mobilitĂ© externe. La directive prĂ©voit un droit Ă  la transparence des rĂ©munĂ©rations avant l’embauche : tout candidat Ă  un emploi dispose d’un droit de recevoir de l’employeur potentiel des informations sur la rĂ©munĂ©ration initiale ou la fourchette de rĂ©munĂ©ration initiale. Un tel droit permet de garantir une nĂ©gociation davantage Ă©clairĂ©e et transparente.

C’est une excellente mesure, car le manque de transparence nuit particuliĂšrement aux femmes qui pour certaines ne sont pas Ă  l’aise, lorsqu’il s’agit de nĂ©gocier leur rĂ©munĂ©ration. De surcroit, encore trop d’entreprises s’appuient sur la rĂ©munĂ©ration du candidat au poste prĂ©cĂ©dent ; ce qui a pour effet de reproduire les inĂ©galitĂ© passĂ©es, alors que seuls le contenu du poste et le niveau de responsabilitĂ© du poste Ă  pourvoir devraient ĂȘtre pris en considĂ©ration. Rappelons, selon la CNIL, que la collecte des bulletins de paie par un recruteur apparaĂźt disproportionnĂ©e et incompatible avec les exigences lĂ©gales. (8)

Cette opacitĂ© n’est d’ailleurs pas une fatalitĂ©, puisqu’au Royaume-Uni, la pratique d'afficher le salaire dans les annonces est la plus rĂ©pandue (plus de 70 %), selon une Ă©tude d’Indeed de 2023 (9). Aux Etats-Unis, dans au moins huit États (Californie, New York, New Jersey, Washington...), les employeurs sont dĂ©sormais tenus d'indiquer les Ă©chelles salariales dans les descriptions de poste, lorsque les candidats le demandent ou Ă  certaines Ă©tapes du processus d'embauche. D’autres Etats devraient introduire cette mesure dans les annĂ©es Ă  venir. En 2023, un nouveau projet de loi, le Salary Transparency Act, a mĂȘme Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au CongrĂšs. Il avait pour objectif d’imposer aux employeurs d’indiquer une Ă©chelle salariale dans les offres d'emploi, mais il n’a toutefois pas Ă©tĂ© dĂ©battu. (10)

Au-delĂ  des principes Ă©thiques et d’égalitĂ©, la transparence constitue un Ă©lĂ©ment d’attractivitĂ©, dans un contexte oĂč les entreprises peinent Ă  recruter. En France, dans une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par HelloWork en 2022, il ressort que le salaire est jugĂ© comme Ă©tant important pour prĂšs de neuf candidats sur dix, alors qu’il n’est indiquĂ© de maniĂšre systĂ©matique que par 30% des entreprises et qu’une sur trois ne l’indique jamais. PrĂšs de la moitiĂ© des candidats (45%) sont moins susceptibles de postuler sans l’indication de rĂ©munĂ©ration dans l’annonce, selon cette enquĂȘte d’Hellowork. (11) Ne pas afficher le salaire dans les offres d’emploi dissuade un candidat sur deux, selon une autre enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par Robert Half en 2024. (12)

Précisons que la transparence, selon la directive européenne concerne non pas seulement le salaire fixe, mais aussi tout autre avantage, payé directement ou indirectement, en espÚces ou en nature (composantes variables ou complémentaires) par un employeur.

Autre mesure de la directive : mise à disposition des critÚres utilisés pour déterminer la rémunération

Bien Ă©videmment, la fixation de la rĂ©munĂ©ration est dĂ©terminante Ă  l’embauche, mais les Ă©carts peuvent se creuser entre les femmes et les hommes tout au long de leur carriĂšre.  C’est pourquoi la vigilance doit ĂȘtre de tous les instants
La directive prĂ©voit une obligation de transparence Ă  l’égard des employeurs relative Ă  la mise Ă  disposition des critĂšres utilisĂ©s pour dĂ©terminer la rĂ©munĂ©ration, les niveaux de rĂ©munĂ©ration et la progression des rĂ©munĂ©rations. Avec ces nouvelles dispositions, les travailleurs disposeront du droit de demander et de recevoir des informations sur leur niveau de rĂ©munĂ©ration individuel et sur les niveaux de rĂ©munĂ©rations moyens, par sexe et par catĂ©gorie de travailleurs accomplissant un travail de mĂȘme valeur.

De plus, les entreprises d’au moins 100 salariĂ©s devront produire un rapport sur les Ă©carts de rĂ©munĂ©ration entre femmes et hommes, par catĂ©gories de salariĂ©s (pour les Ă©carts d'au moins 5 %). Ces donnĂ©es devront ĂȘtre publiĂ©es chaque annĂ©e, pour les entreprises d’au moins 250 salariĂ©s et tous les trois ans, pour celles de 100 Ă  249 salariĂ©s.

Certes, certaines entreprises en France offrent aujourd’hui de maniĂšre volontaire le BSI (Bilan Social Individuel), Ă  leurs salariĂ©s. Il s’agir d’un document annuel et individuel s’adressant spĂ©cifiquement Ă  chaque salariĂ© et qui rĂ©sume principalement les diffĂ©rentes composantes de sa rĂ©munĂ©ration, ainsi que d’autres informations (congĂ©s, formations, mutuelle, remboursements de frais etc.). Mais ce document ne comprend pas d’élĂ©ments de comparaison, permettant au salariĂ© de vĂ©rifier l’égalitĂ© de traitement au sein de son entreprise.

Dialogue social, charge de la preuve, crĂ©ation d’un organisme pour l’égalitĂ© de traitement, des mesures qui devraient accĂ©lĂ©rer l’égalitĂ© de traitement

A ces mesures de transparence des rĂ©munĂ©rations, que ce soit Ă  l’embauche ou durant sa carriĂšre, s’ajoutent diverses mesures pour favoriser le dialogue social sur cette thĂ©matique. Par ailleurs, la directive met en place un droit Ă  indemnisation pour tout travailleur ayant subi un dommage du fait d’une violation des droits ou obligations relatifs au principe de l’égalitĂ© des rĂ©munĂ©rations. Comme c’est le cas dĂ©jĂ  en cas de discrimination en gĂ©nĂ©ral, la directive confirme le principe du renversement de la charge de la preuve. Il incombera donc au dĂ©fendeur, dĂšs lors qu’il existe des faits laissant prĂ©sumer l’existence d’une discrimination directe ou indirecte, de prouver qu’il n’y a pas eu de discrimination en matiĂšre de rĂ©munĂ©ration. À dĂ©faut, il est prĂ©vu que les États membres dĂ©terminent un rĂ©gime de sanctions effectives, proportionnĂ©es et dissuasives Ă  l’égard des employeurs concernĂ©s. Enfin, la directive prĂ©voit la crĂ©ation d’organismes pour l’égalitĂ© de traitement dans chaque pays.

Les entreprises doivent s’y prĂ©parer
urgemment

Cette directive est donc une bonne nouvelle pour l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes. Elle intervient dans le contexte en France de la loi Rixain (13) qui incitera une plus grande reprĂ©sentation des femmes dans la hiĂ©rarchie des entreprises, une autre faiblesse en matiĂšre d’égalitĂ© professionnelle. Cette loi du 24 dĂ©cembre 2021, visant Ă  accĂ©lĂ©rer l'Ă©galitĂ© Ă©conomique et professionnelle, oblige les entreprises d’au moins 1 000 salariĂ©s Ă  compter du 1er mars 2022 Ă  publier annuellement les Ă©carts Ă©ventuels de reprĂ©sentation entre les femmes et les hommes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes. Mais surtout, grĂące Ă  cette loi, Ă  compter du 1er mars 2026, les entreprises devront atteindre un objectif d’au moins 30% de femmes et d’hommes cadres dirigeants et d’au moins 30% de femmes et d’hommes membres d’instances dirigeantes (40% Ă  compter du 1er mars 2029).

Elisabeth BORNE, alors PremiĂšre ministre a annoncĂ© en octobre 2023, lors d’une confĂ©rence sociale rĂ©unissant les partenaires sociaux, une concertation afin de transposer la directive europĂ©enne en mars 2025, un an avant l’échĂ©ance prĂ©vu par le Parlement europĂ©en ; ce qui devrait donner lieu Ă  un nouvel index d'Ă©galitĂ© professionnelle entre les femmes et les hommes, « plus transparent, plus fiable, plus ambitieux ».

Et de l’ambition en matiĂšre de transparence des rĂ©munĂ©rations, Il en est besoin. Si les pratiques progressent, nous sommes encore loin du compte. Certes, en recrutement, selon une Ă©tude Indeed , la part d’annonces affichant un salaire dans le total des offres Indeed, a presque doublĂ© entre 2019 et 2023. Plusieurs sites d’emplois affichent dĂ©sormais une fourchette de rĂ©munĂ©ration sur l’ensemble de leurs offres d’emploi, comme c’est le cas de la plateforme Indeed ou le rĂ©seau professionnel LinkedIn . Mais 70% des offres d’emploi demeurent opaques en matiĂšre de rĂ©munĂ©ration. Dans le management au quotidien, les Ă©carts de rĂ©munĂ©ration entre les femmes et les hommes demeurent Ă©levĂ© et la transparence n’est pas au rendez-vous. Elle est d’ailleurs loin de convaincre les employeurs...seuls 56% d’entre eux pensent qu’une plus grande transparence des salaires facilitera les nĂ©gociations salariales et prĂšs de 6 sur 10 pensent qu’elle entraĂźnera des frictions entre collĂšgues, selon une enquĂȘte de 2024 rĂ©alisĂ©e par Robert Half. (14)

Au-delĂ  de la transparence salariale, la question majeure porte sur ce que l’entreprise rĂ©vĂšlera de son systĂšme de rĂ©munĂ©ration et donc de management. Or, toutes les entreprises ne disposent pas d’une politique de rĂ©munĂ©ration et de grilles d’évaluation des compĂ©tences et des performances structurĂ©s, clairs et rationnels et ce, pour tous les Ă©lĂ©ments de la rĂ©munĂ©ration dĂ©crits par la directive europĂ©enne, notamment les composantes variables ou complĂ©mentaires.  L’enquĂȘte de VTW confirme ce frein Ă  la communication ouverte sur les salaires, Ă  savoir l’existence de politiques de rĂ©munĂ©ration inadaptĂ©es (50%). (15) L’autre dĂ©fi sera celui de la pĂ©dagogie de la part des Ă©quipes ressources humaines et des managers pour expliquer la logique du systĂšme de rĂ©munĂ©ration aux salariĂ©s.

Compte tenu de ces changements considĂ©rables pour les entreprises, notamment en termes de management, il est urgent que les directions d’entreprises accĂ©lĂšrent leur prĂ©paration Ă  ces obligations dans un calendrier aussi proche. DerriĂšre les chiffres du salaire, c’est tout un systĂšme de management, d’évaluation de la compĂ©tence et de la performance de l’entreprise que l’on pourra dĂ©crypter. Et il n’est pas certains que toutes les directions souhaitent lever le voile sur ce systĂšme


1. https://www3.weforum.org/docs/WEF_GGGR_2023.pdf

2. https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32023L0970

3. https://webapps.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_protect/---protrav/---travail/documents/publication/wcms_850997.pdf

4. https://www.indeed.com/lead/the-importance-of-fair-pay-and-salary-transparency

5. https://www.courdecassation.fr/decision/64085bce66b1bafb02f11fb0

6. https://www.roberthalf.com/content/dam/roberthalf/documents/fr/fr/non-indexed/Ce%20que%20veulent%20les%20candidats%20-%20Avril%202024.pdf  

7. https://www.insee.fr/fr/statistiques/7766515 

8. https://www.cnil.fr/fr/le-guide-du-recrutement

9. https://fr.indeed.com/lead/afficher-le-salaire-dans-offre-emploi-une-pratique-qui-gagne-du-terrain

10. https://www.congress.gov/bill/118th-congress/house-bill/1599

https://www.govtrack.us/congress/bills/118/hr1599

11. https://www.hellowork-group.com/fr/actualites/le-recrutement-en-2022-candidats-recruteurs/

12. https://www.roberthalf.com/content/dam/roberthalf/documents/fr/fr/non-indexed/Ce%20que%20veulent%20les%20candidats%20-%20Avril%202024.pdf

13. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044559192

14. https://content.roberthalfonline.com/SG24/SG24-PDF/2024-Salary-Guide-France.pdf

15. https://www.wtwco.com/fr-fr/insights/2023/09/la-reglementation-sur-la-transparence-des-remunerations-comme-levier-dequite-salariale

L'Association Française des Managers de la DiversitĂ© (AFMD) ANDRH - Association Nationale des DRH Charte de la diversité  Les entreprises pour la CitĂ© Haut Conseil Ă  l'EgalitĂ© entre les femmes et les hommes MEDEF CPME nationale CFDT U2P CGT SYNDICAT CFE-CGC Élisabeth Moreno Aurore BergĂ© Isabelle Rome MarlĂšne Schiappa BĂ©rangĂšre Couillard Catherine Vautrin Le DĂ©fenseur des droits DILCRAH #salaire #rĂ©munĂ©ration #management #ressourceshumaines #discrimination #Ă©galitĂ© #paritĂ©

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1,2 MILLION DE LGBT+ TOUJOURS PAS VISIBLES AU TRAVAIL ! LE VERRE A MOITIE VIDE... 2 May 2024 8:09 AM (11 months ago)

AdobeStock_569992945 2Visibilisation des LGBT+ : il y a urgence


Bien Ă©videmment, les Ă©volutions sur des thĂ©matiques de sociĂ©tĂ©, comme celle de l’orientation sexuelle et de l’identitĂ© de genre, se font sur un temps long, beaucoup trop long selon moi, en dĂ©pit de quelques progrĂšs que nous pouvons noter.

Car, derriĂšre ces chiffres issus du BaromĂštre LGBT+ L'Autre Cercle - Ifop  dans le monde du travail, ce sont les destins de quelques
3 millions de personnes LGBT+ (lesbienne, gay, bisexuel ou transgenre)
* Une proportion de 10% de la population selon l’estimation d’une autre enquĂȘte d’Ipsos qui monte Ă  18% pour les gĂ©nĂ©rations Z (personnes nĂ©es en 1997 et aprĂšs). C’est dire qu’il y a urgence Ă  transformer en profondeur les mentalitĂ©s et les pratiques des organisations, si l’on veut ĂȘtre au rendez-vous des nouvelles gĂ©nĂ©rations. En effet, nous ne pouvons plus nous permettre d’analyser la triste rĂ©alitĂ© de l’inclusion des personnes LGBT+ avec le prisme des gĂ©nĂ©rations Boomers (nĂ©s en 1948-1964), qui ne sont que 4% Ă  s’identifier comme LGBT+.

DerriĂšre ces chiffres encore accablants, c’est une partie de la population française qui souffre, qui se cache, invente une autre vie, voire qui subit les agressions LGBTphobes dans l’environnement de travail. Quel gĂąchis, si l’on pense que cette Ă©nergie nĂ©gative pourrait ĂȘtre mise au profit de l’engagement et de la fiertĂ© d’ĂȘtre soi-mĂȘme.

Verre Ă  moitiĂ© plein ou verre Ă  moitiĂ© vide ? Selon moi, lorsqu’il est question de droits humains et d’inĂ©galitĂ©, nous nous devons de voir d’abord le verre Ă  moitiĂ© vide. Sans concession


La visibilité des personnes LGBT+, des facteurs aggravants

4 personnes LGBT+ sur 10 sont encore dans le placard
C’est ce qui ressort du quatriĂšme BaromĂštre LGBT+ L’Autre Cercle- Ifop** que j’ai eu le plaisir de lancer pour l’association en 2017 et dont j’ai conduit les trois prĂ©cĂ©dentes Ă©ditions. En effet, 40% des LGBT+ ne sont pas visibles auprĂšs de leurs collĂšgues.

Et cela s’aggrave en fonction des catĂ©gories socioprofessionnelles, puisque 49% des ouvriers ne sont pas visibles (contre 36% des cadres et professions intellectuelles supĂ©rieures).

Et cette proportion de LGBT+ visibles tombe malheureusement à 51 % vis-à-vis de leurs supérieurs hiérarchiques directs.

Et cela se gñte avec la culture de l’entreprise : moins l’organisation est LGBTfriendly, moins les personnes LGBT+ sont visibles (48% pour les organisations "non friendly", contre 25% quand elles sont "trùs friendly").

Une invisibilité lourde de conséquences

Les consĂ©quences de cette invisibilitĂ© est extrĂȘmement prĂ©judiciables pour les personnes concernĂ©es, puisqu’elles peuvent se traduire, outre le fait d'omettre volontairement d’indiquer ou de parler du genre de son conjoint dans son organisation (47%), par le renoncement Ă  participer Ă  un Ă©vĂ©nement informel organisĂ© par des collĂšgues ou par l’organisation oĂč les conjoints sont invitĂ©s (28%), voire le renoncement Ă  faire valoir ses droits, comme le bĂ©nĂ©fice d’une mutuelle pour son conjoint (23%).

Le risque de moquerie et de jugement nĂ©gatif : premier ressort de l’invisibilitĂ©

Quelles sont les raisons de cette invisibilité ? Pour 30% des LGBT+ non visibles, cette invisibilitĂ© est liĂ©e aux risques encourus (moqueries, jugements nĂ©gatifs
) et Ă  l’environnement de travail non inclusif.

Pour 53% d’entre eux, leur entourage professionnel n'a pas besoin de le savoir...Etrange ? Pas autant que cela puisse paraitre.  Car c’est d’abord une forme d’autocensure de la part des personnes LGBT+ non visibles. En effet, cet argument ne serait jamais avancĂ© de la part d’une personne cisgenre (c'est Ă  dire non transgenre) ou hĂ©tĂ©rosexuelle. C’est bien toute la difficultĂ© d’une minoritĂ© qui se pense dans un monde hĂ©tĂ©ronormé 

AdobeStock_568708439 2La LGBTphobie n’est pas un fantasme

Si une grande partie des personnes LGBT+ reste dans l’ombre, c’est bien pour des raisons profondes. Bien loin de l’illusion d’une entreprise LGBTfriendly : selon l’enquĂȘte L’Autre Cercle - Ifop, 77% des salariĂ©s considĂšrent leur organisation comme LGBT-friendly, c’est-Ă -dire bienveillante et inclusive Ă  l’égard des personnes LGBT+


Et pour les employĂ©s LGBT+, la rĂ©alitĂ© est bien divergente de cette image idyllique : 28% d’entre eux dĂ©clarent encore aujourd’hui avoir Ă©tĂ© victimes d’au moins une agression LGBTphobe au travail et ce niveau reste relativement stable par rapport Ă  2021 (-2 pts). Ces agressions prennent la forme de moqueries dĂ©sobligeantes ou des propos vexants (23%), d’insultes ou injures Ă  caractĂšre diffamatoire (16%), de mise Ă  l'Ă©cart des autres employĂ©s (15%), des menaces d’outing (12%), des menaces d’agression sur les biens ou la personne (12%), ou encore d’actes de violences physiques ou sexuelles (10%). L’enquĂȘte ne rĂ©vĂšle pas de diffĂ©rence entre les gays et les lesbiennes, alors qu’elle est significative en fonction de l’apparence : 68% des hommes d’apparence fĂ©minine contre 28% des hommes d’apparence masculine dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© victimes d’au moins une agression LGBTphobe dans leur organisation.

Tout aussi alarmant en 2024 en France : 53% des LGBT+ dĂ©clarent avoir entendu des expressions LGBTphobes telles que « enculĂ© » (45%), « pĂ©dĂ© » (40%), « ce n’est pas un boulot de pĂ©dĂ© » (35%), « gouine » (32%) ou encore « travelo » (29%).

Tout aussi inquiétant : 1 personne LGBT+ sur 4 déclare avoir été victime de discrimination de la part de sa direction (ce chiffre est malheureusement stable depuis 2021). Les ouvriers LGBT+ sont plus exposés aux discriminations que les autres professions (31%, versus 25% pour les cadres et professions intellectuelles supérieures).

Pour les personnes transgenres et non binaires, la situation est encore plus critique : 42% d'entre elles disent avoir subi des discriminations de la part de leur direction (versus 24% pour les lesbiennes, 22% pour les gays et 21% pour les personnes bisexuelles). Pour elles, les agressions LGBTphobes sont exacerbées : 37% déclarent avoir subi au moins une agression sur leur lieu de travail (+ 9 points par rapport à celui des LGBT+).

Face Ă  ces agressions LGBTphobes, le silence reste encore trĂšs prĂ©gnant : 39% des employĂ©s LGBT+ victimes de moqueries dĂ©sobligeantes ou de propos vexants n’en ont parlĂ© Ă  personne.

En dehors du monde du travail, le contexte est peu rassurant...Comme le souligne le rapport 2023 de SOS homophobie***, le regain des violences Ă  l’encontre des personnes LGBTI dans l’espace publique, ainsi que la haine en ligne est bien rĂ©el. Dans ce mĂȘme rapport l’association insistait sur la hausse inquiĂ©tante des agressions physiques (en 2022, 184 cas recensĂ©s, en hausse de 28 % par rapport Ă  2021).

Et bien Ă©videmment, n'oublions pas le contexte international oĂč les droits des personnes LGBT+ se durcissent, aux Etats-Unis, en Russie, en Afrique, alors que dans 70 pays, ĂȘtre LGBT+ est rĂ©primĂ© et mĂȘme passible de la peine de mort.

Autant d'arguments pour voir le verre à moitié vide...

Quels leviers pour sortir du placard ?

Quels seraient les leviers pour que les personnes LGBT+ deviennent visibles ? Ce sont avant tout des changements qui concourent Ă  rendre l’environnement plus sĂ©curisant, notamment grĂące Ă  un engagement de la direction et de la hiĂ©rarchie. En premier lieu, de l’avis des personnes LGBT+ non visibles, ce serait la garantie de recadrage ou la sanction de la part de la hiĂ©rarchie en cas de comportement ou d’acte de discrimination LGBTphobe au sein de l’organisation (54%), tout comme la signature d’une charte pour lutter contre les discriminations liĂ©es Ă  l’orientation sexuelle et l'identitĂ© de genre (53%). Au mĂȘme rang, ce serait la garantie d’un environnement de travail favorable Ă  l’expression de son orientation sexuelle ou de son identitĂ© de genre (53%). Sont avancĂ©s Ă©galement des sensibilisations de l’ensemble du personnel (52%) et une prise de parole claire de la direction relayĂ©e par son supĂ©rieur hiĂ©rarchique direct (50%). De mĂȘme, pour la moitiĂ© des LGBT+ non visibles, la prĂ©sence de collĂšgues visibles, d’associations ou rĂ©seau LGBT+ au sein de l’organisation et la prĂ©sence d’une personne rĂ©fĂ©rente pour la diversitĂ©, la lutte contre les discriminations intĂ©grant les questions LGBT+ au sein de l’organisation seraient de nature Ă  rendre visibles les LGBT+ aujourd’hui encore dans le placard.

AdobeStock_600078400 V2Une pointe, juste une pointe
d’optimisme

Certes, nous devons nous rĂ©jouir de la hausse de 10 points en six ans en ce qui concerne la visibilitĂ© des personnes LGBT+ (60% versus 50% en 2018). Cette progression est liĂ©e notamment Ă  l’évolution Ă  la fois sociologique, avec la prĂ©sence davantage de personnalitĂ©s LGBT+ dans le monde des sports, des mĂ©dias et politique, comme l’illustre rĂ©cemment la prĂ©sence d’une personne ouvertement gay au sommet du Gouvernement. Et dans le monde du travail, ce sont prĂšs de 300 organisations signataires de la Charte d'Engagement LGBT+ en France et aprĂšs cinq annĂ©es d’éditions RĂŽles ModĂšles LGBT+ de L’Autre Cercle, nous comptons davantage d’acteurs engagĂ©s LGBT+ et alliĂ©s. De mĂȘme, l’évolution du cadre lĂ©gal a consacrĂ© ou accĂ©lĂ©rĂ© ce mouvement : officialisation des couples homosexuels par les lois de 1999 qui a lĂ©galisĂ© le PACS et de 2013 qui a instaurĂ© le Mariage pour Tous. Dans l’EurobaromĂštre sur les discriminations de 2023, il ressortait qu’en France, que plus de 8 Français sur 10 conviennent qu'il n'y a rien de mal dans une relation sexuelle entre deux personnes du mĂȘme sexe et que prĂšs de 8 sur 10 dĂ©clarent qu'ils se sentiraient Ă  l'aise si une personne lesbienne, gay ou bisexuelle occupait le poste politique le plus Ă©levĂ© du pays
***

Tout comme nous devons nous fĂ©liciter de l’impact de l’engagement des directions en matiĂšre d’inclusion des personnes LGBT+ : les employĂ©s LGBT+ travaillant dans une organisation signataire de la Charte de L’Autre Cercle sont plus visibles auprĂšs de leurs collĂšgues (67% contre 60% pour la moyenne France). De mĂȘme, ils sont moins nombreux Ă  ĂȘtre victimes d’insultes ou d’injures Ă  caractĂšre diffamatoire (9% vs 16%) et d’actes de violences physiques ou sexuelles (3% vs 10%).

Alors oui, malgrĂ© ces progrĂšs, je persiste Ă  voir d’abord le verre Ă  moitiĂ© vide et Ă  m’insurger contre cette rupture d’égalitĂ© et cette exclusion qui peut concerner 3 millions de personnes LGBT+ au travail dans notre pays. Ce n'est parce que je suis pessimiste, mais parce que mon ambition pour l'inclusion des personnes LGBT+ est bien supĂ©rieure aux rĂ©sultats du baromĂštre, fussent-ils en progression.

 

* Extrapolation sur la base de la population active au sens du Bureau international du travail (BIT) de 30,6 millions de personnes en France hors Mayotte et de l’enquĂȘte LGBT+ PRIDE 2023, d’IPSOS qui identifie en France 10% de personnes LGBT+.

** L’enquĂȘte 4e BaromĂštre LGBT+ L’Autre Cercle- Ifop 2024 a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e au cours du premier trimestre 2024 auprĂšs d’un Ă©chantillon national reprĂ©sentatif de 8 997 salariĂ©s et ou agents ĂągĂ©s de 18 ans et plus rĂ©sidant en France mĂ©tropolitaine, dont 1 027 LGBT+ (personnes homosexuelles, bi/pansexuelles, asexuelles et transgenres) et d’un Ă©chantillon de 43 252 salariĂ©s et ou agentes travaillant dans 83 organisations signataires de la Charte d’Engagement LGBT+ L’Autre Cercle, dont 6 915 LGBT+

*** Rapport sur les LGBTIphobies 2023, SOS homophobie

**** Special Eurobarometer 535, Discrimination in the European Union, European Commission, DĂ©cembre 2023

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SENIORS : POUR 8 SALARIES SUR 10, LES ACTIONS DE LA PART DES ENTREPRISES EN FAVEUR DE LEUR EMPLOYABILITE SONT INSUFFISANTES 5 Apr 2024 3:46 AM (last year)

AdobeStock_641190919Alors que les syndicats et le patronat sont en pleine nĂ©gociation sur l’emploi des seniors, dans le cadre du « Pacte de la vie au travail ».

83 % des travailleurs jugent les actions en faveur de l’employabilitĂ© des seniors insuffisantes de la part des entreprises. Et ils sont 76 % pour ce qui concerne les actions de la part des pouvoirs publics. C’est ce qui ressort de la 4e Ă©dition du baromĂštre du Groupe Apicil. *

Et la thĂ©matique devient Ă©pineuse avec le recul de l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite Ă  64 ans et par consĂ©quent l’allongement des carriĂšres. Selon la DARES, en 2022, les 55 Ă  64 ans n'Ă©taient que 56,9 % Ă  occuper un poste (contre 62,4 % en moyenne dans l’Union europĂ©enne, soit 5 points de moins et la 17Ăšme position parmi les 27 pays de l’Union europĂ©enne), alors qu’ils devront ĂȘtre actifs encore deux annĂ©es supplĂ©mentaires. Mais cela se gĂąte, lorsque l’on examine le taux d’emploi des 60-64 ans qui atteint le triste record de 36,2 %.

Et la thĂ©matique devient urgente : patronat et syndicats doivent trouver un accord sur le maintien en emploi et les conditions de travail des salariĂ©s ĂągĂ©s, dans le cadre du « Pacte de la vie au travail ». AprĂšs 12 rĂ©unions, cette date a Ă©tĂ© repoussĂ©e au 8 avril prochain et les partenaires devront trouver un compromis


Dans cette enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par OpinionWay publiĂ©e cette semaine, il ressort clairement que les seniors sont au centre de toutes les attentions des Français : ressenti de discrimination, malgrĂ© la perception d’une rĂ©elle valeur ajoutĂ©e des travailleurs ĂągĂ©s, insuffisance des mesures pour amĂ©liorer leur employabilitĂ© de la part des entreprises et de pouvoir publics.

Voici les principaux chiffres que j’ai retenus de cette enquĂȘte :

  • Discrimination des seniors : l’ñge est perçu comme le 4e domaine sur lequel il y a le plus de discrimination en France (81 %). PrĂšs d’un collaborateur sur deux a dĂ©jĂ  vu un candidat ne pas ĂȘtre recrutĂ© en raison de son Ăąge (45 %), ou ĂȘtre mis au placard pour cette mĂȘme raison (42 %). D’autres ont Ă©tĂ© tĂ©moins d’un refus d’une promotion (33 %) ou d’une reconversion (31 %), tandis qu’un cinquiĂšme des salariĂ©s ont eux-mĂȘmes Ă©tĂ© victimes de discrimination liĂ©e Ă  leur Ăąge. 65 % s’inquiĂštent du traitement rĂ©servĂ© aux seniors et du manque d’actions en faveur de leur inclusion dans la sociĂ©tĂ©. 89 % des rĂ©pondants estiment qu’il est difficile pour une personne ĂągĂ©e de 50 ans ou plus de trouver un emploi. Dans une autre enquĂȘte europĂ©enne (Eurobarometer 2023) lorsque l’on demande aux Français quel est le critĂšre qui dĂ©savantage le plus un candidat Ă  compĂ©tences et qualifications Ă©gales, c’est celui de l’ñge (ĂȘtre trop jeune ou trop ĂągĂ©) qui arrive en deuxiĂšme position (63 %) aprĂšs celui de l’apparence physique (67 %) et qui connait une forte progression depuis la derniĂšre enquĂȘte en 2019 (+ 7%). **
  • Les seniors : une richesse pour l’organisation : c’est ce que pensent 90 % des Français. La collaboration intergĂ©nĂ©rationnelle est indispensable Ă  la transmission des savoirs (92 %). Elle favorise l’innovation (87 %) et le dĂ©veloppement du mentorat des jeunes (90 %).
  • Les compĂ©tences des seniors sont insuffisamment exploitĂ©es au sein de leur entreprise, pour 67 % des rĂ©pondants
  • Des seniors apprĂ©ciĂ©s par leurs collĂšgues : leur expĂ©rience (74 %) et leur capacitĂ© Ă  transmettre leurs savoirs (49 %). Une part importante des salariĂ©s exprime aussi apprĂ©cier la bienveillance dont les seniors savent faire preuve, leur fiabilitĂ© et leur patience.
  • Seulement 1 collaborateur sur 2 considĂšre que son organisation a dĂ©ployĂ© des actions en faveur de l’inclusion des seniors et 56 % ne se sentent pas bien informĂ©s des dispositifs mis en place
  • Le maintien dans l'emploi des seniors : premiĂšre action prioritaire pour favoriser l’inclusion au sein des organisations de la part des Français, (29 %, dont 36 % des 50 ans et plus)
  • 2 chantiers Ă  mener en prioritĂ© dans les entreprises : l’adaptation des postes de travail (39 %) et le dĂ©veloppement de programmes de mentorat (39 %, dont 49 % chez ceux ĂągĂ©s de 50 ans et plus). Viennent ensuite des formations aux outils numĂ©riques et un accompagnement vers la fin de carriĂšre
  • L’employabilitĂ© des seniors : un enjeu important face aux difficultĂ©s de recrutement que connaissent les entreprises : pour 86 % des salariĂ©s

Négociation du Pacte de la vie au travail pour favoriser le maintien en emploi et les conditions de travail des salariés ùgés

Le patronat et syndicats doivent trouver un accord sur le maintien en emploi et les conditions de travail des salariĂ©s ĂągĂ©s, dans le cadre du « Pacte de la vie au travail ». Initialement, l'emploi des seniors devait ĂȘtre discutĂ© dans le cadre du projet de rĂ©forme loi « plein-emploi». Le 14 novembre 2023, ce texte a Ă©tĂ© adoptĂ©, mais deux jours aprĂšs, le Conseil constitutionnel a Ă©tĂ© saisi d'un recours. Le texte a finalement Ă©tĂ© publiĂ© en dĂ©cembre 2023, mais il revient aux syndicats et aux patronats de trouver des solutions sur le sujet. Le MinistĂšre du travail a communiquĂ© aux syndicats et au patronat un document d’orientation, dont l’une des principales lignes directrices serait d’augmenter l’emploi des seniors : l'objectif de maintenir ces travailleurs Ă  leur poste et d’atteindre le plein-emploi des seniors, soit 65 % des 60 Ă  64 ans en activitĂ© en 2030. Parmi les autres orientations, figurent la lutte contre l’usure professionnelle et la prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ© au travail, la facilitation des reconversions professionnelles. Enfin le ministĂšre du Travail souhaite crĂ©er un « Compte Epargne Temps Universel » (CETU), qui devrait permettre au salariĂ© ne disposant pas d'un compte Ă©pargne temps via son entreprise ou sa branche, de pouvoir y Ă©pargner ses jours de congĂ© non pris, afin de pouvoir les utiliser, quel que soit leur employeur.

AdobeStock_88144947Les propositions des syndicats

Les organisations syndicales CFDT , CGT SYNDICAT , Force OuvriÚre, CFE-CGC et Syndicat CFTC ont formulé 10 propositions en commun pour le Pacte de la Vie au Travail le mois dernier.

Parmi ces propositions, les syndicats veulent renforcer le dialogue social pour amĂ©liorer l’emploi des seniors en mettant en place un bilan social de branche et en rendant obligatoire la nĂ©gociation d’entreprise sur cet enjeu. Les organisations syndicales proposent de mettre en place un systĂšme de pĂ©nalitĂ© lorsque les objectifs d’amĂ©lioration du taux d’emploi des seniors ne seraient pas atteints.

Concernent la formation, sont proposĂ©s la crĂ©ation d'un vĂ©ritable droit Ă  la reconversion professionnelle et le pilotage d'une stratĂ©gie nationale de la reconversion dans un lieu paritaire commun. A cela s’ajoutent le souhait de faire du Conseil en Ă©volution professionnelle un droit effectif pour l’ensemble des salariĂ©s, ainsi que l’ouverture de la nĂ©gociation obligatoire les plans de dĂ©veloppements des compĂ©tences dans les entreprises de plus de 1 000 salariĂ©s.

En ce qui concerne les amĂ©nagements de fin de carriĂšre, les organisations veulent renforcer par la nĂ©gociation collective la prĂ©vention de l’usure professionnelle en rendant obligatoire la cartographie des mĂ©tiers Ă  risque et fort taux de sinistralitĂ© dans les branches et les entreprises, afin d’anticiper les reconversions et de mettre en place des plans de prĂ©vention obligatoires intĂ©grant les amĂ©nagements de fin de carriĂšre. Sont Ă©galement prĂ©vues le droit Ă  la retraite progressive opposable 4 ans Ă  partir de 60 ans et le maintien des cotisations retraites Ă  100 % lorsque le salariĂ© passe Ă  temps partiel dans sa derniĂšre partie de carriĂšre.

Initialement, le projet de rĂ©forme des retraites dĂ©fendu par la majoritĂ© prĂ©sidentielle devait crĂ©er l’index senior, proposĂ© par L'ANDRH mais ce dernier a Ă©tĂ© rejetĂ© par le Conseil constitutionnel. Dans ce cadre, un CDI senior devait Ă©galement ĂȘtre expĂ©rimentĂ© pour faire bĂ©nĂ©ficier l’employeur en CDI d’un demandeur d’emploi de plus de 60 ans d'un rĂ©gime de faveur en matiĂšre de cotisations sociales. Ce projet fait l’objet d’une opposition par les organisations syndicales CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC.

Les propositions du patronat

Les trois organisations patronales (MEDEF, CPME, U2P) ont transmis une nouvelle version du projet d’ANI en faveur de l’anticipation et de l’accompagnement des transformations du travail et de l’emploi, ce mercredi 3 avril 2024. Le texte servira de base pour une ultime nĂ©gociation.

Parmi les projets, figurent :

  • L’intĂ©gration de l’emploi et de l’amĂ©lioration des conditions de travail des salariĂ©s seniors dans les thĂšmes de la nĂ©gociation obligatoire sur la Gestion des Emplois et Parcours Professionnels (GEPP). La nĂ©gociation obligatoire serait applicable aux entreprises d’au moins 300 salariĂ©s (et non plus d’au moins 1 000 salariĂ©s), a minima tous les quatre ans et devrait porter sur l’emploi des seniors.
  • Les organisations patronales ne parlent plus de « CDI senior » (auquel Ă©tait opposĂ©es les organisations syndicales et c’est un point sensible pour elles) ou de CDI « fin de carriĂšre », mais proposent dĂ©sormais un « Contrat de valorisation de l’expĂ©rience » expĂ©rimental. Cette forme de CDI serait ouverte aux demandeurs d’emploi de 60 ans et plus inscrits Ă  France Travail.
  • Ils souhaitent Ă©galement rĂ©viser les modalitĂ©s pour donner de la visibilitĂ© sur les fins de carriĂšre : en prĂ©vision de l’entretien bilan et perspectives professionnelles Ă  60 ans qui doit permettre de faire le point avec le salariĂ© sur les modalitĂ©s d’organisation de sa fin de carriĂšre, le salariĂ©, lors de la communication de son relevĂ© de carriĂšre, se voit proposer par l’assurance-retraite l’envoi Ă  l’employeur de sa date prĂ©visionnelle d’obtention des conditions de liquidation de sa retraite Ă  taux plein
  • Est Ă©galement proposĂ©e la possibilitĂ© de compenser partiellement la perte de revenu lors d’un passage Ă  temps partiel de fin de carriĂšre : quand le passage Ă  temps partiel est acceptĂ©, la perte de revenu qui en rĂ©sulte peut ĂȘtre compensĂ©e partiellement par l’employeur selon des modalitĂ©s dĂ©finies soit par accord de grĂ© Ă  grĂ© entre le salariĂ© et l’employeur, soit par accord collectif d’entreprise ou de branche. Dans la version prĂ©cĂ©dente du texte, les organisations patronales proposaient une compensation partielle et non pas une possibilitĂ© de compensation partielle


Au vu des enjeux de l’emploi des seniors, dont seul un peu plus d’un tiers est en emploi en France (pour les 60-64 ans), espĂ©rons que les nĂ©gociations aboutissent Ă  un accord efficace qui redonne une rĂ©elle chance aux seniors de retrouver leur place au travail plutĂŽt que de bĂ©nĂ©ficier de l’assurance chĂŽmage. D’autant plus qu’avec la rĂ©forme des retraites, les seniors devront ĂȘtre actifs encore deux annĂ©es supplĂ©mentaires. C’est une question de responsabilitĂ© sociĂ©tale, mais Ă©galement de performance des entreprises, qui seront confrontĂ©es de plus en plus Ă  des pĂ©nuries de compĂ©tences et qui ne pourront se permettre d’écarter une partie de leurs viviers de compĂ©tences.

Et tout se tient pour faire Ă©voluer la situation des seniors : rĂ©forme des retraites, gestion de carriĂšre, reconversion professionnelle, prĂ©vention de l’usure professionnelle, amĂ©nagements de fin de carriĂšre, modalitĂ©s de contrat de travail
Un levier n'est cependant pas abordĂ© dans Le Pacte de la vie au travail et qui n'est pas facile Ă  actionner. Il s'agit de la prĂ©vention des stĂ©rĂ©otypes dont beaucoup de travailleurs seniors sont encore l'objet. Dans une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par cabinet Oasys & Cie en 2024, certes les managers apprĂ©cient leurs collaborateurs seniors et leurs reconnaissent des compĂ©tences. Ils pointent nĂ©anmoins certaines difficultĂ©s, telle que la rĂ©sistance au changement (76 %), le surcoĂ»t (75 %), les difficultĂ©s face aux technologies (63 %) et la moindre mobilitĂ© (57 %).***

Pour faire évoluer les mentalité des équipes Ressources humaines, des managers et de l'ensemble des collaborateurs, des sensibilisations à la prévention des préjugés sont indispensables, en parallÚle de tous les dispositifs du Pacte de la Vie au Travail. Et ce, afin d'agir sur les décisions de recrutement et de gestion de carriÚre, mais également pour une réelle inclusion des seniors en entreprise. Il serait également indispensable d'insister sur l'intergénérationnel dans le Pacte de la Vie au Travail, afin que toutes les communautés générationnelles se comprennent, s'enrichissent et apprennent les une des autres.

*  4Ăšme Ă©dition du baromĂštre du Groupe Apicil, « Inclusion – Le regard des Français sur les seniors en entreprise » rĂ©alisĂ©e avec OpinionWay, auprĂšs d’un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de 1029 Français ĂągĂ©s de 18 ans et plus.

** Special Eurobarometer 535 Discrimination in the EU April-May 2023

*** Quel regard l'entreprise porte-t-elle sur les seniors? Oasys, 23 mai 2023)

 
 
 

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31 MARS 2024, JOURNEE INTERNATIONALE DE LA VISIBILITE TRANSGENRE ET QUI CONCERNE
80 MILLIONS DE TRANS DANS LE MONDE ! 31 Mar 2024 2:26 AM (last year)

 
AdobeStock_36194797410 questions pour mieux comprendre cette journée

1. Transgenre de quoi parle-t-on ?

De maniĂšre restrictive, on peut dĂ©finir une personne transgenre comme une personne dont l’identitĂ© de genre (fĂ©minine, masculine, ou non-binaire) ne correspond pas au genre assignĂ© Ă  la naissance (masculin ou fĂ©minin). Une personne qui n’est pas trans est une personne cisgenre. Attention, n’utilisez pas le terme "transexuel" ou "transexuelle", qui mĂ©dicalise et qui est considĂ©rĂ© comme stigmatisant et transphobe par les personnes trans. Rappelons que ce n'est que depuis 2019 que l'Organisation Mondiale de la santĂ© (World Health Organization (WHO) ne considĂšre plus le « transsexualisme » comme une maladie mentale


Certains dissocient les personnes transgenres des personnes non-binaires ou #genderfluid et qu'ils décrivent comme les personnes qui ne se reconnaissent ni exclusivement dans le genre féminin, ni exclusivement dans le genre masculin. C'est le choix par exemple du Canada, qui a été le premier pays en 2021 à produire des données sur les personnes transgenres et les personnes non binaires à l'aide du recensement. Pour l'identité de genre, Statistics Canada | Statistique Canada distingue les personnes cisgenres, les personne transgenres et les personne non binaires.

D'autres dĂ©finissent le terme transgenre dans une acception plus large, mais cette approche est contestĂ©e par certains non-binaires et transgenres. Selon cette dĂ©finition, ĂȘtre transgenre consiste Ă  ne pas s'identifier au genre qui a Ă©tĂ© assignĂ© Ă  la naissance. Le terme "transgenre" est un nom collectif dĂ©signant une multitude d'identitĂ©s et d'expressions de genre, telles que "homme/femme trans", "non-binaire" ou "genderqueer". Le terme "transgenre" devient un concept gĂ©nĂ©ral qui englobe toute une sĂ©rie d'identitĂ©s et d'expressions de genre. Les diffĂ©rentes identitĂ©s de genre liĂ©es au terme "transgenre" sont regroupĂ©es sous le nom de "Parapluie Transgenre" qui est censĂ© reflĂ©ter la diversitĂ© des expĂ©riences de genre.

2. Combien de personnes s’identifient comme transgenres ?

Dans l’enquĂȘte Ipsos « LGBT+ pride 2023 » rĂ©alisĂ©e dans 30 pays, 1 % des rĂ©pondants se disent transgenres, 1 % non binaires/gender-fluid, et 1 % autres qu'hommes ou femmes (la part moyenne de la population LGBT+ s'Ă©lĂšve Ă  9 %).

Si j’extrapole, rapportĂ©es Ă  la population mondiale de 8 milliards d’individus, les personnes transgenres seraient au nombre de 80 millions, soit l’équivalent de la totalitĂ© de la population allemande
En intĂ©grant Ă  la fois les personnes qui se disent transgenres, non binaires et qui se dĂ©crivent comme autres qu'hommes ou femmes, le pourcentage atteint 3 %. Dans ce cas mon extrapolation monte Ă  240 millions...

Il n’y a pas de diffĂ©rence de proportion de personnes qui s’identifient comme trans, selon les gĂ©nĂ©rations (alors qu’elle existe pour les non binaires, selon la catĂ©gorisation d'IPSOS).

Et en France ? 1 % des répondants se disent également transgenres, 2 % se disent non-binaires et 1 % se décrivent comme autres qu'hommes ou femmes, soit un total de 4 %. Mais ce pourcentage monte à 11 % pour la Génération Z (c'est à dire pour les personnes nées en 1997 et aprÚs).

AdobeStock_5722984403.    Cette journée du 31 mars, de quoi s'agit-il ?

Cette journée est l'occasion, chaque année de célébrer les personnes transgenres et de faire prendre conscience de la #discrimination qu'elles subissent dans le monde entier. Elle est appelée également #TDoV (#TransDayofVisibility ou #TransgenderDayofVisibility).

4. Quelle en est l'origine de cette journée ?

La journĂ©e a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e dans le Michigan par la militante transgenre Rachel Crandall, en 2009, en rĂ©action au manque de journĂ©e de cĂ©lĂ©bration LGBT+ consacrĂ©e aux personnes transgenres (la seule journĂ©e consacrĂ©e aux personnes trans Ă©tait celle du souvenir trans qui commĂ©more les personnes transgenre assassinĂ©es pour motif transphobe). En France, le premier évĂ©nement français a eu lieu en 2018 à Paris, coorganisĂ© par l' Inter-LGBT, Pari-T, le centre LGBT Paris Île de France, les associations Bi’Cause et MAG Jeunes LGBT.

5.    Quel est le drapeau trans ?

Le drapeau le plus répandu est le drapeau créé par Monica Helms en 1999. Il a été montré pour la premiÚre fois durant la marche des fiertés de Phoenix, en Arizona en 2000. Les bandes bleu clair sont associées à la couleur traditionnelle des garçons, les bandes roses ont la couleur traditionnelle des filles. Le blanc représente ceux en transition ou qui se considÚrent comme ayant un genre neutre ou indéfini.

6.    Les personnes transgenres sont-elles visibles ?

L’enquĂȘte dans les 30 pays rĂ©vĂšle que seuls 13 % des personnes trans sont visibles (et 12 % pour les personnes non binaires). Pour les GĂ©nĂ©rations Z, la visibilitĂ© est supĂ©rieure (17 % pour les personnes transgenres et 18 % pour les personnes non binaires). En France, cette proportion est trĂšs infĂ©rieure (8 % pour les personnes transgenres et 7 % pour les personnes non binaires).

Et au #travail ? En France, seulement 9 % des personnes transgenres et non binaires dĂ©clarent leur identitĂ© au travail, selon une rĂ©cente Ă©tude menĂ©e par le Boston Consulting Group (BCG) en partenariat avec Harvard Business Review Harvard Business et tĂȘtu‱connect. ComparĂ© Ă  huit pays Ă©tudiĂ©s, la France est derniĂšre, dix points en dessous de la moyenne. Pour rappel, le baromĂštre LGBT+ L'Autre Cercle - GROUPE IFOP 2023 rĂ©vĂ©lait que pour l'ensemble des personnes LGBT+, 1 personne sur 2 n’est pas visible dans son organisation.

En Ă©changeant avec plusieurs personne trans, il ressort que la notion de visibilitĂ© est discutable. En effet beaucoup d'entre elles ne veulent pas ĂȘtre visible aprĂšs leur transition, mĂȘme si elles souhaitent que leur existence soit reconnue en tant que groupe et non pas individuellement. Il est d'ailleurs regrettable que les personnes trans soient repĂ©rĂ©es dans l'espace public et l'objet justement de transphobie.

7.    Quelle est la réalité de la transphobie ?

Dans cette mĂȘme enquĂȘte IPSOS, dans les 30 pays, 67 % des personnes interrogĂ©es estiment que les personnes transgenres sont victimes de #discriminations (en France 63 %), contre 19 % qui pensent qu’elles n’en subissent pas ou peu.

C'est dans les pays hispanophones et lusophones que la perception de la discrimination est la plus élevée, et en Suisse, en Allemagne et au Japon qu'elle est au contraire la plus faible.

Une nette majoritĂ© des rĂ©pondants dans les 30 pays (76 % en moyenne, versus 77 % en France) juge que les personnes transgenres devraient ĂȘtre protĂ©gĂ©es contre les #discriminations en matiĂšre d'emploi, de logement et d'accĂšs Ă  des services tels que les restaurants et les magasins.

ILGA-Europe, dans son rapport publiĂ© en fĂ©vrier de cette annĂ©e, a d’ailleurs constatĂ© une nette accumulation de discours haineux Ă  l'encontre de la communautĂ© LGBTI de la part d'hommes politiques dans 32 pays europĂ©ens - dont 19 États membres de l'UE - au cours de l'annĂ©e Ă©coulĂ©e. La Croatie, l'Irlande, la Slovaquie, l'Espagne et la SuĂšde figurent parmi les États membres oĂč la rhĂ©torique transphobe est en hausse, tandis que la transphobie a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e dans les discussions parlementaires au Danemark, en Finlande, aux Pays-Bas et au Portugal.

En France, l’aggravation de la transphobie est Ă©galement constatĂ©e par SOS homophobie, dans son rapport sur les lgbtphobies 2023 : en 2022, le nombre de cas de transphobies qui ont Ă©tĂ© rapportĂ©s a augmentĂ© de 35 % par rapport Ă  2020 (27 % par rapport Ă  2021). La population concernĂ©e est jeune. Le rejet en est la manifestation de loin la plus commune. Les femmes trans sont les principales victimes. Les contextes des agressions les plus courants sont les commerces et administrations (20 % des cas), Internet (18 %), la famille et l’entourage (13 %).

8.    Quels sont les droits des personnes trans dans le monde ?

Selon le rapport ILGA 2020, 13 pays membres de l'ONU criminalisent encore et de façon explicite les personnes transgenres dans leur loi. C’est le cas par exemple de l’IndonĂ©sie, de la Jordanie, du KoweĂŻt, de la Malaisie ou des Émirats Arabes Unis.

Seule une quinzaine de pays accorde le droit Ă  l'autodĂ©termination de l'identitĂ© des personnes transgenres, comme l’Argentine, pionniĂšre en la matiĂšre (2012). En Europe, 11 pays disposent de procĂ©dures lĂ©gales de reconnaissance du genre fondĂ©es sur l'autodĂ©termination de la personne (Belgique, Danemark, Finlande, Islande, Irlande, Luxembourg, Malte, NorvĂšge, Portugal, Espagne et Suisse).

Aux États-Unis, les personnes transgenres sont malheureusement ciblĂ©es par de nombreuses propositions de loi des rĂ©publicains pour restreindre leurs droits. Par exemple, en Floride, des interdictions sĂ©vĂšres sont imposĂ©es aux mineurs transgenres, qui dorĂ©navant ne pourront plus bĂ©nĂ©ficier d’une thĂ©rapie hormonale, de bloqueurs de pubertĂ© ni d’opĂ©rations chirurgicales de rĂ©assignation sexuelle. Ces traitements et interventions seront dĂ©sormais considĂ©rĂ©s comme de la maltraitance infantile. Si un mineur transgenre y a recours, la justice pourra ordonner son retrait temporaire du domicile familial.

Depuis 2023, en Russie, la loi interdit aux personnes transgenres toute transition et met fin à leur droit d'adopter des enfants. Les mariages entre personnes trans seront « annulés ».

9.    Quels sont les droits des personnes trans en France ?

Depuis 1992, l’État français permet aux personnes transgenres de modifier la mention de sexe Ă  l’état civil.

Depuis 2016 les personnes transgenres n’ont plus Ă  dĂ©montrer de transformation physique irrĂ©versible pour obtenir le changement de la mention de sexe Ă  l’état civil. La loi française de 2016 impose de dĂ©montrer que le sexe mentionnĂ© Ă  l’état civil ne correspond pas Ă  l’identitĂ© de genre et Ă  l’expression de genre. Si en 2015, le Conseil de l'Europe a enjoint aux pays europĂ©ens d'instaurer des procĂ©dures rapides, transparentes et accessibles, fondĂ©es sur l'autodĂ©termination, la France n’accorde pas le droit Ă  l'autodĂ©termination en autorisant le changement de genre sur simple demande administrative.

Par ailleurs, selon l’Article 225-1 du code pĂ©nal, constitue une #discrimination toute distinction opĂ©rĂ©e entre les personnes physiques sur le fondement de
 leur identitĂ© de genre.

Enfin, selon l’Article 225-4-13 du code pĂ©nal, les pratiques, les comportements ou les propos rĂ©pĂ©tĂ©s visant Ă  modifier ou Ă  rĂ©primer
l'identitĂ© de genre, vraie ou supposĂ©e, d'une personne et ayant pour effet une altĂ©ration de sa santĂ© physique ou mentale sont punis de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.

10. Les adolescents doivent-ils ĂȘtre autorisĂ©s Ă  un parcours de transition ?

Dans l’enquĂȘte IPSOS, pour les 30 pays interrogĂ©s, ce sont 60 % des personnes interrogĂ©es qui estiment que les adolescents transgenres devraient ĂȘtre autorisĂ©s Ă  accĂ©der Ă  des parcours de transition de genre s’ils disposent du consentement de leurs parents (en France 55 %).

Qu’en est il de la loi en France ? Un mineur Ă  qui l'on diagnostique une "dysphorie de genre", c'est-Ă -dire une dĂ©tresse liĂ©e Ă  l'inadĂ©quation entre le genre ressenti et son sexe de naissance, peut se voir prescrire des bloqueurs de pubertĂ© Ă  la prĂ©adolescence, puis, Ă  partir de 16 ans, des traitements hormonaux fĂ©minisants ou masculinisants. Les chirurgies de rĂ©assignation ne sont accessibles qu'Ă  partir de 18 ans, Ă  l'exception de la torsoplastie (transformation de la poitrine fĂ©minine en torse masculin) qui peut, dans certains cas, ĂȘtre autorisĂ©e pour des adolescents. Ces procĂ©dures se font avec l'accord des parents, et aprĂšs en avoir discutĂ© avec le jeune patient et l'ensemble de l'Ă©quipe mĂ©dicale.

Ce mois-ci, des sĂ©nateurs Les RĂ©publicains envisagent de dĂ©poser avant l’étĂ© 2024 une proposition de loi visant Ă  interdire aux mineurs d'effectuer une transition de genre. Au cours du mĂȘme mois, le National Health Service (NHS), l’autoritĂ© administrant les Ă©tablissements publics de santĂ© en Angleterre, a dĂ©cidĂ© d’interdire la prescription rĂ©guliĂšre de bloqueurs de pubertĂ© Ă  des mineurs prĂ©sentant des dysphories de genre.

TrÚs belle journée internationale de la visibilité transgenre. Contribuons tous à davantage d'#inclusion de toutes et tous, quelle que soit l'identité de genre.

Merci Ă  Anne-Gaelle Duvochel et Claire Aurore Emma LAMBERTI she/her pour votre relecture attentive :)

 

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Chiffres-cles-Vers-une-egalite-reelle-entre-les-femmes-et-les-hommes-2023.jpg (1)Le ministĂšre dĂ©lĂ©guĂ© chargĂ© de l'ÉgalitĂ© entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a publiĂ© en dĂ©cembre dernier les « Chiffres-clĂ©s : Vers l'Ă©galitĂ© rĂ©elle entre les femmes et les hommes – Édition 2023 ».

Cette publication de plus de 100 pages prĂ©sente les principaux indicateurs actualisĂ©s sur la situation de l’égalitĂ© entre les femmes et les hommes en France et dans le monde autour de 5 grands chapitres thĂ©matiques : violences sexistes et sexuelles, santĂ© des femmes et accĂšs aux droits, Ă©galitĂ© professionnelle et autonomie Ă©conomique, culture de l’égalitĂ© et situation des femmes dans le monde.

Voici quelques chiffres que j'ai sélectionnés pour vous sur le thÚme de l'emploi...

 

Part des femmes dans la population active et chĂŽmage

Paroi et plafond de verre

8 salariĂ©s sur 10 exercent un mĂ©tier non mixte (c’est-Ă -dire, lorsqu’au moins 65 % des salariĂ©s qui l’exercent sont des femmes ou respectivement des hommes). Les femmes reprĂ©sentent 91 % des aides-soignants, 85% des infirmiers, 73% des professions paramĂ©dicales, 95% des aides Ă  domicile et aides mĂ©nagĂšres et 75% des professionnels de l’action sociale et de l’orientation,

Mais elles reprĂ©sentent seulement 18 % des ingĂ©nieurs de l’informatique et 16% des techniciens de l’informatique,

27% des ingĂ©nieurs et cadres techniques de l’industrie,

Et 18% des dirigeants d’entreprises


Parmi les membres des instances dirigeantes, on compte plus de 60 % de femmes membres de leurs instances dirigeantes dans seulement 5 % des entreprises et 40 Ă  59 % de femmes membres de leurs instances dirigeantes dans 24 % des entreprises.

Et dans 44 % des entreprises, on observe moins de 30 % de femmes membres de leurs instances dirigeantes


Femmes et temps partiel

Inégalité salariale

Parmi les 1 % des salariés du secteur privé les mieux rémunérés en 2021, seulement 21,9 % sont des femmes.

Les rĂ©sultats de l’Index de l’égalitĂ© professionnelle sont en constante amĂ©lioration (84/100 en 2020 et 88/100 en 2023). 93 % des entreprises ont obtenu une note Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  75/100.

Sexisme au travail

MESURE DES DISCRIMINATIONS : LA DEFENSEURE DES DROITS RECOMMANDE LA CREATION D'UN OBSERVATOIRE DES DISCRIMINATIONS 27 Feb 2024 2:47 AM (last year)

DDDClaire Hédon, Défenseure des droits formule une série de propositions ambitieuses en matiÚre de lutte contre les discriminations : "Lutter contre les discriminations : les recommandations transversales du Défenseur des droits". Dans ce document d'une quarantaine de pages, publié le 8 février 2024, les recommandations sont structurées en 8 fiches, dont l'une est consacrée à la mesure des discriminations.

La mesure de la discrimination : un enjeu fort

Parmi ces recommandations, figure la crĂ©ation d'un Observatoire national, qui constitue, selon moi, une excellente proposition compte tenu du manque de repĂšres dont disposent les acteurs publics et privĂ©s pour agir. Depuis la transposition des directives europĂ©ennes en la matiĂšre en 2001 et la crĂ©ation de la Charte de la diversitĂ© en 2004, qui mobilise aujourd'hui 4 500 organisations, Il est temps, vingt ans aprĂšs de vĂ©rifier l'efficacitĂ© des mesures mises en place...Certes les entreprises titulaires du Label DiversitĂ©, remis par AFNOR Certification se doivent de mettre en place des outils de mesures, mais le cahier des charges ne dĂ©finit pas le rĂ©fĂ©rentiel d'indicateurs et cela ne concerne qu'une centaine d'organisations. L'Association Française des Managers de la DiversitĂ© (AFMD) a menĂ© plusieurs travaux sur la mesure de l'inclusion en 2019 ("Vers l’organisation inclusive : Mesurer pour progresser") et plus rĂ©cemment en recensant les diffĂ©rentes mĂ©thodes d'Ă©valuation de 75 organisations (Évaluer pour agir : les diagnostics statistiques au service des politiques d’égalitĂ©"). La conclusion de cette Ă©tude est que de nombreuses organisations "n’ont pas connaissance des outils Ă  leur disposition ou maĂźtrisent mal leurs modalitĂ©s d’application", qui par ailleurs reprĂ©sentent un investissement financier important. De plus, selon leurs auteurs, "la mĂ©diatisation du testing cannibalise parfois la prise en main des autres outils d’audit ou de pilotage RH". Si des initiatives en matiĂšre de mesure de la prĂ©vention des discriminations sont prises par les directions des entreprises et que des associations tentent de les coordonner, elles demeurent essentiellement le fait de grandes organisations. Et sur le plan "macro", Ă  l'Ă©chelle de notre pays, la radioscopie des discriminations par critĂšre et dans les diffĂ©rentes activitĂ©s (travail, accĂšs au logement, aux services...) demeure une lacune.

La Le DĂ©fenseur des droits insiste, Ă  juste titre, sur la nĂ©cessitĂ© de disposer de donnĂ©es objectives relatives Ă  la discrimination, ce qui est loin d'ĂȘtre le cas Ă  ce jour. Or, ces donnĂ©es permettent de rendre compte de la rĂ©alitĂ© des discriminations et ainsi d’élaborer et de suivre les politiques publiques et celles mises en place par les organisations.

En France, ces donnĂ©es sont parfois limitĂ©es pour certains critĂšres et elles ne sont pas collectĂ©es assez rĂ©guliĂšrement, ni suffisamment coordonnĂ©es (par exemple : l'enquĂȘte « Trajectoires et Origines », menĂ©e par l’Insee et l’Ined - Institut national d'Ă©tudes dĂ©mographiques n'a Ă©tĂ© conduite que rĂ©cemment et il y a 10 ans). Les campagnes de testing sont souvent limitĂ©es au champ de l’emploi, sont trop ponctuelles et n’ont pas permis aux organisations de se doter d’instruments de mesure leur permettant vĂ©ritablement d’analyser leurs pratiques et de mener des actions prĂ©ventives.

La Défenseure des droits formule 4 propositions majeures en matiÚre de mesure des discriminations  :

1. Mieux connaĂźtre les populations exposĂ©es aux discriminations en demandant aux acteurs de la statistique publique de dĂ©velopper la collecte et le traitement de donnĂ©es permettant de mieux renseigner les conditions de vie des populations exposĂ©es aux discriminations et des enquĂȘtes permettant le recueil des expĂ©riences de discrimination.

2. CrĂ©er un Observatoire national des discriminations. Cet Observatoire aurait pour vocation Ă  produire des donnĂ©es partagĂ©es et suivies, aussi bien sur les discriminations elles-mĂȘmes que sur le suivi des mesures mises en place pour y remĂ©dier, telles que les obligations de formation des recruteurs et des agents immobiliers. Il permettrait Ă©galement de dĂ©velopper des actions de mesure telles que le testing, mais aussi d’évaluer des actions correctrices expĂ©rimentales et d’aiguiller les politiques publiques. Ces campagnes de testing devraient ĂȘtre rĂ©guliĂšrement rĂ©alisĂ©es et suivies dans la durĂ©e pour accompagner les entitĂ©s testĂ©es et leur permettre de mettre en place des actions prĂ©ventives.

Logo-defenseur-des-droits-2.51d17f4c3. Mesurer au sein des organisations, notamment par le testing et par différentes méthodologies adaptées.

Le testing n’est pas pertinent pour certains critĂšres et certains processus, par exemple pour les discriminations continues ou qui s’étalent dans le temps (dĂ©roulement de carriĂšre, attribution d’un logement social, scolarité ) ou lorsque les caractĂ©ristiques ne sont pas visibles ou apparentes (via une photographie, le patronyme, le prĂ©nom, l’ñge).

Ces testings doivent donc ĂȘtre complĂ©tĂ©s par d’autres approches, telles que les enquĂȘtes de victimation, c’est-Ă -dire en demandant aux organisations d’interroger leur personnel, leurs usagers ou leurs clients sur les situations de discriminations qu’ils ont rencontrĂ©es ou dont ils ont Ă©tĂ© tĂ©moins.

D’autres mĂ©thodologies d’enquĂȘtes permettent Ă©galement d’analyser les Ă©carts de situation et de parcours entre les personnes selon leur appartenance ou non Ă  un groupe exposĂ© au risque discriminatoire(par exemple, des Ă©carts de rĂ©munĂ©ration et de promotions
).

L’établissement d’un diagnostic et une analyse des Ă©carts de situation entre les personnels constitue une premiĂšre Ă©tape vers l’établissement d’un plan d’action. Au-delĂ  des diagnostics prĂ©alables Ă  la mobilisation et Ă  une action ciblĂ©e, la mise en place d’indicateurs quantitatifs doit permettre de suivre la mise en Ɠuvre et d’évaluer l’efficacitĂ© des actions engagĂ©es au sein des organisations. C’est le cas de l’index de l’égalitĂ© professionnelle, qui prĂ©sente nĂ©anmoins de limites et qui ne reflĂšte pas toujours la rĂ©alitĂ© des inĂ©galitĂ©s dans les organisations ou encore de l'« Index diversitĂ© et inclusion », qui a fait l’objet d’une expĂ©rimentation.

4.     Enfin, la DĂ©fenseure des droits dĂ©plore l’absence de rĂ©fĂ©rentiel partagĂ© et considĂšre qu’il faudrait faire converger les diffĂ©rentes obligations rĂ©glementaires portant sur la production de donnĂ©es en matiĂšre de RSE et de renforcer la cohĂ©rence des informations. Un groupe de travail pourrait ĂȘtre constituĂ© afin de prĂ©ciser ou complĂ©ter les indicateurs existants (le portail RSE liste dĂ©jĂ  47 indicateurs sur les enjeux sociĂ©taux et la gouvernance).

ux et la gouvernance).

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PERSONNES ATTEINTES DE MALADIE CHRONIQUE : 1 PERSONNE SUR 6 VICTIME DE DISCRIMINATION ! 20 Feb 2024 10:20 PM (last year)

Wcms_906923C’est ce qu’il faut retenir du 16e baromĂštre sur la perception des discriminations dans l’emploi rĂ©alisĂ© par Le DĂ©fenseur des droits et l'Organisation Internationale du Travail (International Labour Organization) publiĂ© en dĂ©cembre 2023.

✅ Un enjeu majeur
Le rapport rappelle que les maladies chroniques sont en constante augmentation. En effet, la part de la population active atteinte d’une maladie chronique est estimĂ©e Ă  25% en 2025 (versus 15% en 2019).

✅ De quoi parle-t-on ? La maladie chronique peut ĂȘtre dĂ©finie, selon l’Organisation mondiale de la santĂ© (World Health Organization), comme une affection de longue durĂ©e, souvent associĂ©e Ă  une invaliditĂ© ou Ă  la menace de complications graves, qui Ă©volue lentement et nĂ©cessite une prise en charge pendant plusieurs annĂ©es. Elle regroupe diffĂ©rents types de maladies comme le diabĂšte, les cancers, le VIH, la dĂ©pression chronique, l’endomĂ©triose ou encore les maladies cardio-vasculaires.

✅ La maladie chronique est reconnue comme un handicap, en France, depuis la loi n°2005-102 du 11 fĂ©vrier 2005. Mais, seule une minoritĂ© de personnes font les dĂ©marches pour obtenir une reconnaissance administrative de la qualitĂ© de travailleur handicapĂ© (RQTH).

✅ Par consĂ©quent, les employeurs sont tenus Ă  une obligation « d’amĂ©nagement raisonnable Ă  l’égard des travailleurs atteints de maladie chronique. Or, 29% des salariĂ©s atteints d’une maladie chronique ne bĂ©nĂ©ficie pas d’un amĂ©nagement, alors qu’ils en auraient besoin, et dans prĂšs d’un tiers des cas, l’employeur ne suit pas les prĂ©conisations de la mĂ©decine du travail

✅ 13% des personnes atteintes de maladie chronique ont Ă©tĂ© confrontĂ©e dans le cadre de l’emploi Ă  une discrimination ou un harcĂšlement discriminatoire en raison de leur Ă©tat de santĂ© ou de leur handicap (versus 3 % pour le reste de la population active).

✅ Les personnes ayant une maladie visible ont trois fois plus de risques d’avoir Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă  une discrimination ou un harcĂšlement discriminatoire.

✅ 55 % des personnes malades dĂ©clarent avoir vĂ©cu une situation de harcĂšlement moral dans l’emploi.

✅ Les discriminations dans l’emploi s’accompagnent souvent de situations de dĂ©valorisation : remarques ou « blagues » dĂ©placĂ©es, sous-occupation, attribution de travail inutile ou sans lien avec les compĂ©tences de la personne, dĂ©valorisation injuste du travail, remise en cause de la maladie ou du handicap


Pour aller plus loin : ici

 

 

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PERSONNES ATTEINTES DE MALADIE CHRONIQUE : 1 PERSONNE SUR 6 VICTIME DE DISCRIMINATION ! 20 Feb 2024 10:20 PM (last year)

Wcms_906923C’est ce qu’il faut retenir du 16e baromĂštre sur la perception des discriminations dans l’emploi rĂ©alisĂ© par Le DĂ©fenseur des droits et l'Organisation Internationale du Travail (International Labour Organization) publiĂ© en dĂ©cembre 2023.

✅ Un enjeu majeur
Le rapport rappelle que les maladies chroniques sont en constante augmentation. En effet, la part de la population active atteinte d’une maladie chronique est estimĂ©e Ă  25% en 2025 (versus 15% en 2019).

✅ De quoi parle-t-on ? La maladie chronique peut ĂȘtre dĂ©finie, selon l’Organisation mondiale de la santĂ© (World Health Organization), comme une affection de longue durĂ©e, souvent associĂ©e Ă  une invaliditĂ© ou Ă  la menace de complications graves, qui Ă©volue lentement et nĂ©cessite une prise en charge pendant plusieurs annĂ©es. Elle regroupe diffĂ©rents types de maladies comme le diabĂšte, les cancers, le VIH, la dĂ©pression chronique, l’endomĂ©triose ou encore les maladies cardio-vasculaires.

✅ La maladie chronique est reconnue comme un handicap, en France, depuis la loi n°2005-102 du 11 fĂ©vrier 2005. Mais, seule une minoritĂ© de personnes font les dĂ©marches pour obtenir une reconnaissance administrative de la qualitĂ© de travailleur handicapĂ© (RQTH).

✅ Par consĂ©quent, les employeurs sont tenus Ă  une obligation « d’amĂ©nagement raisonnable Ă  l’égard des travailleurs atteints de maladie chronique. Or, 29% des salariĂ©s atteints d’une maladie chronique ne bĂ©nĂ©ficie pas d’un amĂ©nagement, alors qu’ils en auraient besoin, et dans prĂšs d’un tiers des cas, l’employeur ne suit pas les prĂ©conisations de la mĂ©decine du travail

✅ 13% des personnes atteintes de maladie chronique ont Ă©tĂ© confrontĂ©e dans le cadre de l’emploi Ă  une discrimination ou un harcĂšlement discriminatoire en raison de leur Ă©tat de santĂ© ou de leur handicap (versus 3 % pour le reste de la population active).

✅ Les personnes ayant une maladie visible ont trois fois plus de risques d’avoir Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă  une discrimination ou un harcĂšlement discriminatoire.

✅ 55 % des personnes malades dĂ©clarent avoir vĂ©cu une situation de harcĂšlement moral dans l’emploi.

✅ Les discriminations dans l’emploi s’accompagnent souvent de situations de dĂ©valorisation : remarques ou « blagues » dĂ©placĂ©es, sous-occupation, attribution de travail inutile ou sans lien avec les compĂ©tences de la personne, dĂ©valorisation injuste du travail, remise en cause de la maladie ou du handicap


Pour aller plus loin : ici

 

 

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HOMMAGE A ROBERT BADINTER, DEFENSEUR DES DROITS LGBT+ 14 Feb 2024 4:34 AM (last year)

Robert-badinter-1981-assemblee-afp-1536x1065Outre l'abolition de la peine de mort et l’amĂ©lioration des conditions carcĂ©rales, nous devons Ă  Robert Badinter la « dĂ©pĂ©nalisation » de l’homosexualitĂ©, votĂ©e le 27 juillet 1982 et la loi Forni le 4 aoĂ»t 1982, portĂ©e par la rapporteure de la commission des lois, GisĂšle Halimi, et le garde des Sceaux qui abrogeait dĂ©finitivement le « dĂ©lit d’homosexualitĂ© », une mesure qui figurait parmi les promesses de campagne de François Mitterrand.

A quand remontait ce dĂ©lit ? Il datait d’une disposition du Code pĂ©nal (l’alinĂ©a 2 de l’article 331), nĂ©e sous le rĂ©gime de Vichy. Il pĂ©nalisait certaines relations homosexuelles et condamnait « les actes contre-nature » et les relations entre hommes de moins de 21 ans. Il aggravait les peines en cas « d’attentat aux mƓurs sur mineurs », lorsqu’il Ă©tait commis par une personne de mĂȘme sexe. Auparavant, la loi Ă©tablissait la majoritĂ© sexuelle Ă  21 ans pour les personnes homosexuelles, alors qu’elle Ă©tait fixĂ©e Ă  15 ans pour les personnes hĂ©tĂ©rosexuelles. C’est pour cette raison que certains considĂšrent qu’il ne s'agissait pas au sens strict de « dĂ©pĂ©nalisation » de l'#homosexualitĂ©, mais de mettre au mĂȘme Ăąge la « majoritĂ© sexuelle » pour tout le monde.

Entre 1942 et 1982, plus de 10 000 personnes (peut-ĂȘtre mĂȘme 50 000) ont Ă©tĂ© condamnĂ©es pour des actes homosexuels et 90 % de ces personnes ont encouru de peines de prison ferme.

Le 20 dĂ©cembre 1981, le garde des Sceaux avait prononcĂ© dans l’hĂ©micycle un discours mĂ©morable : « L’AssemblĂ©e sait d’ailleurs quel type de sociĂ©tĂ© dans l’Histoire et aujourd’hui encore, toujours marquĂ©e par l’arbitraire, l’intolĂ©rance, le fanatisme ou le racisme, a constamment pratiquĂ© la chasse Ă  l’homosexualitĂ©. Il n’est que temps d’ailleurs, Ă  cet Ă©gard, de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels comme Ă  tous ses autres citoyens, dans tant de domaines. »

Les positions de Robert Badinter contre les #lgbtpghobies ont toujours Ă©tĂ© extrĂȘmement claires. DĂšs 1976, dans son livre « LibertĂ©s, libertĂ©s », il s’était exprimĂ© sur la notion de libertĂ© individuelle et sexuelle. Dans la piĂšce de thĂ©Ăątre « C33 », qu’il a publiĂ©e en 1999, il relatait le « destin judiciaire » d’Oscar Wilde, condamnĂ© en 1895 Ă  deux ans de prison pour son homosexualitĂ©. En 2009, Robert Badinter avait Ă©galement parrainĂ© le premier congrĂšs mondial contre l'#homophobie et la #transphobie organisĂ© au Quai d'Orsay.

Rappelons que dans plus de 60 pays, l’homosexualitĂ© est illĂ©gale et que dans douze pays, les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort : Afghanistan, Arabie saoudite, Brunei, Émirats arabes unis, Iran, Mauritanie, Nigeria (dans certaines rĂ©gions seulement), Ouganda, Pakistan, Qatar, la Somalie et YĂ©men (source ILGA). Et que seuls 37 pays ont lĂ©galisĂ© le mariage entre personnes de mĂȘme sexe (la France vient de cĂ©lĂ©brer le dixiĂšme anniversaire l’an dernier
).

Et en France, le combat pour l’égalitĂ© est loin d’ĂȘtre terminé : plus de 1 500 tĂ©moignages via ses dispositifs d’écoute et de soutien aux victimes de LGBTIphobies, avec un nombre de cas de transphobie qui a considĂ©rablement augmentĂ© en 2 ans (Rapport Sos homophobie 2023). Au travail, la situation est loin d’ĂȘtre acceptable : 1 personne LGBT+ sur 2 n’est toujours pas visible dans son organisation, un tiers d’entre elles a Ă©tĂ© victime d’au moins une agression LGBTphobe dans son organisation, plus de la moitiĂ© des LGBT+ a dĂ©jĂ  entendu des expressions LGBTphobes au travail. Et 53% Lesbiennes et femmes bisexuelles ont subi une discrimination et/ou agression au travail (source L’Autre Cercle)

Source notamment : ici

Pour découvrir le discours de Robert Badinter: ici

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FRANCE : TRAITEMENTS INEGALITAIRES OU DISCRIMINATIONS AU TRAVAIL : PRES D’1 PERSONNE SUR 10 10 Feb 2024 10:30 PM (last year)

Bully-3233568_1280En 2021, en effet, 9,1 % des personnes en emploi ĂągĂ©es de 15 Ă  74 ans dĂ©clarent avoir subi des traitements inĂ©galitaires ou des discriminations dans leur emploi actuel. Ce ressenti peut ĂȘtre la traduction de faits effectivement vĂ©cus dans le cadre professionnel, mais aussi le reflet d’une plus ou moins grande sensibilitĂ© Ă  la question des discriminations. C’est ce qui ressort de la derniĂšre enquĂȘte publiĂ©e ce mois-ci de l’Insee (enquĂȘte Emploi 2021 et module complĂ©mentaire Ă  l’enquĂȘte Emploi 2021).

Quels sont les motifs de discrimination au travail invoquĂ©s ? En premier lieu, le sexe (19%), en deuxiĂšme lieu, les origines (11%), suivis par l’ñge (7%), les opinions syndicales ou politiques (6%), l’état de santĂ© et le handicap (6%). L’apparence physique n’est citĂ©e qu’à hauteur de 2% et le lieu de vie, ainsi que l’orientation sexuelle Ă  hauteur de 1%.

Le sexisme est le principal motif de discrimination au travail.

Le motif sexiste est la premiĂšre source de discrimination au travail, citĂ© par 19 % des personnes en emploi dĂ©clarant des traitements inĂ©galitaires ou des discriminations. Les femmes en emploi dĂ©clarent davantage que les hommes avoir subi des traitements inĂ©galitaires ou des discriminations au travail (11,3 % contre 7,0 %). Parmi les femmes dĂ©clarant avoir fait l’objet de traitements inĂ©galitaires dans leur emploi actuel, 30 % estiment que le sexisme en est la principale raison, contre seulement 2 % de leurs homologues masculins.

Plus de la moitié des immigrés déclarent leurs origines comme motif principal de discrimination.

Les origines sont le deuxiĂšme motif de discrimination le plus citĂ© par les personnes en emploi dĂ©clarant avoir subi des traitements inĂ©galitaires ou des discriminations dans l’emploi (11 %). C’est particuliĂšrement ressenti parmi les immigrĂ©s et leurs descendants. Ainsi, 57 % des immigrĂ©s et 21 % des descendants d’immigrĂ©s mettent en relation des traitements inĂ©galitaires vĂ©cus avec leurs origines. Au total, 4,9 % des immigrĂ©s en emploi dĂ©clarent avoir subi des traitements inĂ©galitaires ou des discriminations liĂ©s Ă  leurs origines, contre 0,3 % des personnes sans ascendance migratoire directe.

PrĂšs d’une personne en mauvais Ă©tat de santĂ© sur quatre dĂ©clare avoir subi des traitements inĂ©galitaires au travail.

23,4 % des personnes en emploi s’estimant en mauvais ou trĂšs mauvais Ă©tat de santĂ© dĂ©clarent avoir subi des traitements inĂ©galitaires ou des discriminations au travail, contre 7,7 % des personnes jugeant ĂȘtre en bon ou trĂšs bon Ă©tat de santĂ©. Les personnes en emploi en mauvais ou trĂšs mauvais Ă©tat de santĂ© sont 21 % Ă  considĂ©rer que ces traitements sont principalement imputables Ă  leur Ă©tat de santĂ© ou Ă  leur handicap, ce motif Ă©tant pour elles le plus citĂ©, devant le sexe.

Des conséquences lourdes pour l'employeur

Outre le caractÚre injuste de ces inégalités et la perte d'opportunités professionnelles qu'elles représentent pour les personnes concernées, ces discriminations sont également lourdes de conséquences, en termes d'anxiété, de dommage psychologique, d'isolement social et de baisse de l'estime de soi.

Ces inĂ©galitĂ©s de traitements sont Ă©galement dommageables pour l'employeur, puisqu'elles sont un impact clair sur l'engagement et la rĂ©tention de leurs collaborateurs discriminĂ©s. En effet, un tiers des personnes ayant subi des traitements inĂ©galitaires au travail souhaitent changer d’emploi. Comme le relate l’enquĂȘte, le fait de subir des traitements inĂ©galitaires ou des discriminations au travail pĂšse sur la satisfaction relative Ă  l’emploi occupĂ©. En effet, en 2021, si 90 % des personnes estimant ne pas avoir subi de traitements inĂ©galitaires au travail se disent plutĂŽt satisfaites ou trĂšs satisfaites de leur emploi, cette proportion n’est que de 62 % parmi celles dĂ©clarant au contraire en avoir fait l’objet.

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FRANCE : QUEL EST L’ETAT D’ESPRIT DES FEMMES VIS-A-VIS DE LEUR VIE PROFESSIONNELLE ? (EnquĂȘte IPSOS) 7 Feb 2024 10:30 PM (last year)

AdobeStock_571459744Deux tiers des femmes actives se disent Ă©panouies au travail, mais seule une minoritĂ© estime ĂȘtre correctement rĂ©munĂ©rĂ©e. C’est ce qui ressort d’un sondage Maxi, publiĂ© en janvier 2024, menĂ© par Ipsos et son partenaire Sopra Steria auprĂšs de 800 femmes ĂągĂ©es de 18 ans et plus.

En effet :

✅ 65% des femmes actives sont satisfaites de leur vie professionnelle. Des Ă©carts sont notables selon leur Ăąge : les femmes actives de moins de 35 ans sont plus Ă©panouies au travail (70% plutĂŽt Ă©panouies et trĂšs Ă©panouies, versus 56% pour les 35-44 ans et 67 pour les 45 ans et plus). De mĂȘme, les cadres s’estiment davantage Ă©panouies que celles exerçant des professions intermĂ©diaires et les employĂ©es et ouvriĂšres.

✅ 55% des femmes actives estiment personnellement ne pas ĂȘtre correctement rĂ©munĂ©rĂ©es pour leur activitĂ© professionnelle. La encore, des Ă©carts sont significatifs selon les Ăąges : les femmes actives de moins de 35 ans sont plus satisfaites de leur rĂ©munĂ©ration (55%, versus 36% pour les 35-44 ans et 42% pour les 45 ans et plus).

✅ En ce qui concerne l’évolution de la paritĂ© professionnelle, 56% jugent les avancĂ©es plutĂŽt insatisfaisantes. Les femmes de 60 ans sont les plus sĂ©vĂšres et sont seulement 37% Ă  considĂ©rer les avancĂ©es comme Ă©tant satisfaisantes (38% pour les 45-59% et 46% pour les 35-44% contre 57% pour les moins de 35 ans.

✅ De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les femmes se disent satisfaites des diffĂ©rents aspects de leur vie. Toutefois, elles en veulent plus. Elles expriment l’envie d’apporter des changements Ă  leur vie (qu’ils soient lĂ©gers ou radicaux), en particulier dans leur vie professionnelle (41%) mais aussi dans leur vie sociale (29%), leurs habitudes de consommation (26%), leur vie intime et leur sexualitĂ© (25%), leur vie de mĂšre (21% : question posĂ©e aux femmes qui ont des enfants de moins de 18 ans), leur vie de couple (23% : question posĂ©e aux femmes en couple.

✅ En ce qui concerne l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle : 2 femmes sur 5 (39%) estiment ne pas prendre suffisamment de temps pour elles-mĂȘmes, une proportion qui grimpe Ă  1 sur 2 chez les actives et 3 sur 5 chez celles qui ont des enfants de moins de 18 ans. Plus de deux mĂšres sur cinq estiment qu'elles ne consacrent pas assez de temps Ă  leurs enfants tandis que 5% seulement estiment qu’elles leur en consacrent trop.

Pour accéder au rapport complet : ici

 

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